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Qui est Jim Ratcliffe, qui s'est payé l'usine Smart de Hambach en Moselle ?

Fondateur du géant industriel Ineos, le milliardaire britannique va prendre le contrôle de l'usine de Daimler, à Hambach en Moselle.

(AFP) - L'homme d'affaires de 68 ans, connu pour ses acquisitions offensives dans le domaine sportif, a été propulsé sur le devant de la scène en 2018 en devenant la première fortune britannique, avec un patrimoine estimé à 21 milliards de livres (24,5 milliards d'euros), titre qu'il a depuis perdu. Il a défrayé la chronique en transférant selon la presse son patrimoine à Monaco. Plus récemment, il a élu domicile dans la principauté, connue pour son régime fiscal avantageux, après avoir chanté les vertus du Brexit et du «made in Britain».

L'homme d'affaires de 68 ans, connu pour ses acquisitions offensives dans le domaine sportif, a été propulsé sur le devant de la scène en 2018 en devenant la première fortune britannique, avec un patrimoine estimé à 21 milliards de livres (24,5 milliards d'euros), titre qu'il a depuis perdu. Il a défrayé la chronique en transférant selon la presse son patrimoine à Monaco. Plus récemment, il a élu domicile dans la principauté, connue pour son régime fiscal avantageux, après avoir chanté les vertus du Brexit et du «made in Britain».

Ce «self-made man» a fondé son groupe en 1998 et en a fait un empire, investissant ces dernières années bien au-delà de la chimie, son cœur de métier. Dernière acquisition confirmée mardi, l'usine de Hambach, en Moselle, qui produit l'emblématique petite citadine électrique Smart. M. Ratcliffe va y construire, à partir de fin 2021, son futur 4x4 à essence, le Grenadier, plutôt qu'au pays de Galles.

Une décision «difficile à avaler»

Il avait fait miroiter la création de quelque 500 emplois dans cette région durement touchée par la fermeture de l'usine Ford locale. «Construire le véhicule au Royaume-Uni a toujours été notre intention (...). Nous comprenons la déception. Mais le dossier Hambach était une occasion qu'il était impossible de ne pas saisir», se défend Ineos, sur son compte Twitter.

Une décision «difficile à avaler», pour le député travailliste gallois Chris Elmore. «Jim Ratcliffe est un partisan affiché du Brexit. Aujourd'hui nous pouvons voir que ses affirmations sont aussi creuses que ses promesses». Cette volte-face spectaculaire lui avait valu déjà des accusations de «trahison» de la part du syndicat britannique Unite. Jim Ratcliffe, qui vient de nouer un partenariat avec le Sud-Coréen Hyundai dans l'hydrogène, veut offrir un successeur au célèbre 4x4 Land Rover Defender - avec BMW comme motoriste.

C'est principalement dans le sport qu'il s'est fait remarquer du grand public, un canal qui tranche avec la culture de son groupe non coté en Bourse. En cyclisme, la reprise de l'équipe Sky (rebaptisée Ineos) l'an dernier lui a permis de décrocher les deux premières places à l'arrivée du dernier Tour de France, avec toutefois une édition ratée en 2020.

Un logement social en banlieue de Manchester

Il s'est également offert le club de football de l'OGC Nice, le FC Lausanne, et a investi 110 millions de livres dans Ineos Team UK, une équipe britannique de voile qui a pour objectif de remporter la Coupe de l'America en 2021. Plus récemment sur le volet industriel, il a racheté fin juin pour 5 milliards de dollars les activités pétrochimiques de BP.

Rien ne prédestinait pourtant Jim Ratcliffe à devenir milliardaire et à être anobli par la reine, lui qui a grandi dans un logement social en banlieue de Manchester (nord de l'Angleterre). L'ancien étudiant en chimie de l'Université de Birmingham et titulaire d'un MBA de la London Business School a créé Ineos, qu'il détient encore majoritairement, à l'âge de 40 ans.

Ce mastodonte industriel réalise des ventes annuelles de 61 milliards de dollars et emploie 23 000 personnes dans 26 pays. Ses produits servent à fabriquer aussi bien du gel douche que des médicaments. Son groupe a grandi à coup d'acquisitions, dont la filiale de BP Innovene (pétrochimie) en 2005 pour 9 milliards de dollars. Il avait à cette occasion racheté la raffinerie géante de Grangemouth en Ecosse, où ses rapports avec les syndicats ont été houleux.

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