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Maroc : Fermeture des cafés et restaurants, le cri de détresse des professionnels du secteur

Coup dur pour l’industrie du tourisme et de la restauration en cette période de fêtes. Alors que les professionnels du secteur s’attendaient, au pire, à une fermeture le jour et la veille du  réveillon, le gouvernement a annoncé une fermeture totale pour 3 semaines à partir de ce mercredi à 21h pour les restaurants de Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger et une fermeture partielle (à 20h chaque soir) pour les autres villes du Royaume. Cependant, la livraison est maintenue jusqu’à 20h pour ceux qui proposent ce service, nous assure un professionnel du secteur. 

(Hespress) - L’annonce survenue ce lundi 21 décembre est tombée comme un coup de massue et a fait l’objet de plusieurs critiques pas seulement du côté des restaurateurs mais aussi des citoyens, fatigués des mesures restrictives prises par les autorités publiques pour limiter la propagation du virus. Quant aux professionnels du secteur du tourisme et de la restauration c’est une nouvelle crise financière qui s’abat sur eux.

Dans une déclaration à Hespress Fr, Ahmed Bouferkane, coordinateur nationale de l’Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc a rappelé la première fermeture qu’ils ont vécue lors du confinement en mars et ses répercussions qui ont conduit à la fermeture de plusieurs établissements qui n’ont pas pu s’en remettre. Notre interlocuteur précise ainsi que depuis le début de la pandémie au Royaume, il n’a jamais été démontré que les cafés et restaurants ont constitué des foyers du virus.

Le bureau de l’Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc s’est ainsi réuni mardi 22 décembre pour s’arrêter sur cette décision. En partant du principe de ne pas aller à l’encontre des décisions gouvernementales pour limiter la propagation du Covid-19 et après des discussion approfondies sur les effets « désastreux » de cette décision sur le secteur, le bureau de l’association a exprimé sa vive préoccupation face aux conditions sociales tragiques que vivent des milliers de professionnels et d’employés du secteur, notant ainsi que le gouvernement n’a pris aucune décision, pour alléger leurs souffrances.

Le coordinateur nationale de l’Association a ainsi exprimé à Hespress Fr son insatisfaction totale face au manque d’appréciation du chef du gouvernement, du Comité de vigilance et des ministères concernés par le secteur, et condamné le « traitement irresponsable » de ces derniers face aux appels, propositions et correspondances du bureau national de l’association, liés aux importantes accumulations de factures et de charges et à la manière de traiter les employés pendant cette pandémie.

Parmi les points qui ont gangréné la reprise des restaurateurs et cafés, Boufekrane aborde le « comportement d’un certain nombre de chefs de communes qui ont appelé les professionnels du secteur à des révisions aléatoires sous des prétextes fictifs basés sur des décrets d’avant 1918, mettant cela sur le dos du ministère de l’Intérieur qui aurait donné des instructions dans ce sens« .

Le Bureau national de l’Association, qui compte adresser une correspondance au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a considéré que « la poursuite de ces pratiques et l’application de ces lois coloniales n’est que le reflet de la faiblesse de l’institution de la chambre professionnelle et l’institution législative ». 

Tout en tenant comme responsable le ministre de l’Emploi et de l’Intégration professionnelle, Mohamed Amekraz, de la crise sociale difficile que traversent les employés du secteur, le bureau de l’association a demandé au responsable gouvernemental de tenir une réunion urgente avec les représentants des employés et des professionnels du secteur ainsi que le directeur général de la CNSS.

Le bureau de l’association a également demandé au gouvernement de supprimer toutes les taxes et redevances pour l’année 2020 afin d’aider les restaurants et cafés à poursuivre leur travail, tout en lui demandant également d’appliquer les recommandations des assises de la fiscalité, dans lesquelles tous les intervenants ont confirmé le poids fiscal qui pèse sur le secteur.

In fine, le même bureau compte adresser des correspondances à tous les ministères concernés pour tenir des réunions urgentes et trouver des solutions pour enrayer la crise engendrée par la fermeture des cafés et restaurants, mais aussi trouver des solutions à l’augmentation importances des affaires en cours portées devant les tribunaux.

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