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La déculottée du parti de Marine Le Pen dans le Grand Est

Dans le Grand Est, on craignait que le Rassemblement National, le parti d'extrême droite et raciste de Marine Le Pen, ne prenne le pouvoir avec les élections régionales. Il a connu un sérieux revers : une gifle magistrale pour celle qui se croit déjà à la présidence de la République.

Avec 31,15% des voix, selon les résultats définitifs, Jean Rottner, à la barre depuis 2017 de cette vaste région rassemblant Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, arrive en tête dans les neuf départements de la région.

En 2015, le RN avait culminé à 36% sous la houlette de Florian Philippot mais six ans plus tard, le parti de Marine Le Pen rétrograde à la deuxième position, avec 21,12%. Placé en tête par des sondages avant l’élection, le chef de file régional du RN, Laurent Jacobelli, déjà candidat en 2015 mais sous l’étiquette Debout la France, a jugé son score “tout à fait honorable”, misant sur “un réservoir de voix” pour progresser au second tour. Il a appelé les électeurs de Florian Philippot, désormais président du mouvement les Patriotes (6,95%), à voter pour lui, même si l’ex-numéro 2 du RN a exclu toute fusion.

En 3e position du scrutin, la candidate EELV Éliane Romani, soutenue par le PS et le PCF, atteint 14,60%.
 

Plus faible participation du pays

Mais avec un taux d’abstention de 70,38%, le Grand Est se distinguait surtout avec la palme de la plus forte abstention parmi les treize régions métropolitaines. “En étant la région où la participation est la plus faible de France, elle montre le rejet de nos concitoyens pour ce ‘machin administratif’ coûteux”, a critiqué Laurent Jacobelli, y voyant “l’échec le plus marquant de Jean Rottner”.

“C’est la démocratie qui est en danger”, s’est alarmée de son côté Éliane Romani. L’écologiste a confié avoir pris contact dès ce dimanche soir avec l’ancienne ministre de la Culture PS Aurélie Filipetti, qui, soutenue par Générations et LFI, est restée avec son “Appel inédit” sous la barre fatidique des 10%, avec 8,64%.

A droite aussi, cette élection régionale a été marquée par la division, Jean Rottner faisant face à la candidature de l’actuelle ministre déléguée chargée de l’Insertion, Brigitte Klinkert, ex-LR officiellement sans étiquette mais soutenue par la majorité présidentielle. Celle qui a vu dans l’abstention record “la preuve de l’échec du Grand Est”, s’est dit “déçue” de son score de 10,77%, mais a décidé de maintenir sa liste au second tour, après que Jean Rottner a rejeté l’idée d’une fusion de listes, mais “a tendu la main à tous les républicains” pour faire barrage au RN.

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