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La radio pirate au coeur d'acier de la fin des années 1970 est retracée en BD

« Lorraine Cœur d’Acier », c’est le nom de cette radio pirate pionnière dans l’histoire des luttes sociales de la fin des années 70, mais c’est aussi le titre de l’album qui lui est consacré par deux Lorrains (d’études ou de naissance) que sont le scénariste Tristan Thil et Vincent Bailly (chez Futuropolis ; 17€). 

Camille, ado passionné de photo, attaché à sa terre, n’est rien moins que pressé d’entrer dans l’Usine, où son père cégétiste brûle sa vie toutes les nuits. Le père Lipowski, donc, qui n’entend pas cette « liberté » de parole affichée par la LCA d’une très bonne oreille… Quant à la mère, elle va elle aussi trouver un nouveau terrain d’expression dans ce studio bouillonnant.

À l’hiver 78-79, le plan Davignon prévoyait la suppression de 22.000 emplois dans la sidérurgie. Or les hauts fourneaux, c’était le cœur battant de toute la région lorraine, vent debout contre cette entreprise de démantèlement.

Et comme Paris semblait sourde à la colère de l’Est, l’idée est venue d’embaucher deux journalistes aptes à donner de l’écho au conflit social sur une antenne pirate. Le 17 mars 1979 était lancée Radio Lorraine Cœur d’Acier, radio libre…

Et l’adjectif n’était pas lié au simple fait de s’affranchir des autorisations officielles.

Marcel Trillat et Jacques Dupont, les deux pros, ont immédiatement fait valoir à la CGT que sa voix ne monopoliserait pas seule les micros. Qu’ils comptaient faire de cette radio un lieu de débat, où toute la population pourrait venir porter son point de vue. Droite comprise !

La CGT locale consent, mais le père Lipowski, lui, claque la porte. Et c’est là qu’on rentre dans la fiction…

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