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Luxembourg : Les boîtes de nuit remettent le son

Fermés depuis 459 jours, plusieurs clubs de la capitale luxembourgeoise se se sont préparés à  rouvrir ce vendredi soir, mais dans une version adaptée à la pandémie. CovidCheck, autotests et jauge de 300 personnes confirment que le retour à la vie normale n'est pas pour tout de suite.

(Luxemburger Wort) - «Ce sera possible de danser? Et sans masque?» Jamais Marc Grandjean n'aurait imaginé entendre ce genre de question lors d'une réservation, et pourtant le propriétaire de l'Apoteca va devoir s'y habituer. S'il confie être aussi impatient que ses clients après 459 jours de fermeture, il devra s'adapter comme tous ses confrères à la loi covid. Mais qu'importe, «l'important c'est d'ouvrir», même si la jauge est limitée à 300 personnes, selon les nouvelles mesures gouvernementales, et que le contrôle des QR codes de CovidCheck ou des autotests devront rapidement faire partie de la routine. 

Une organisation millimétrée, mise au point en moins d'une semaine. Un faible prix à payer pour retrouver une vie normale, s'accordent les deux professionnels de la nuit qui se réjouissent «qu'aucun de leur collègue» n'ait eu à mettre la clé sous la porte. «Pourtant c'était mal parti», lâche Bob Krier, en référence au fait que les discothèques ont été moins soutenues que les autres.

L'autorisation temporaire de rouvrir en journée, au mois de septembre et octobre, n'avait pas non plus suffi à renflouer les caisses. «Personne ne descend à l'Apoteca pour boire un café ou un thé», relève l'exploitant. Les deux hommes ont donc préféré renoncer, s'appuyant sur leurs économies et d'autres enseignes de restauration. «C'était quand même triste, on fait avant tout ce métier pour voir les gens s'amuser», confient-ils.

Et s'ils célèbrent cette réouverture tant attendue, les deux hommes savent que le bout du tunnel est encore loin. «L'année qui vient va nous permettre d'éponger nos dettes», indique le propriétaire du Gotham, alors que son homologue de l'Apoteca se réjouit que les aides courent encore jusqu'à l'automne, espérant que d'ici là la vie reprenne «son cours normal». «Mon seul regret est que la Nuit Blanche ne dure que jusqu'à 3 heures du matin au lieu de 6 heures... mais c'est toujours ça de pris», souligne-t-il en vérifiant une dernière fois les baffles.

Les deux hommes pourront toujours se consoler de cette déconvenue en accueillant les clients étrangers, les clubs belges n'étant autorisés qu'à rouvrir jusqu'à 23h30 en extérieur, tandis que les discothèques françaises ne devraient pas revoir la tombée de la nuit avant juillet, a annoncé jeudi le ministre de la Santé.

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