En Moselle comme en Alsace, les cloches des églises se sont tues la veille du Vendredi saint et les crécelles les ont remplacées.
Pour des millions de catholiques, le Vendredi saint est un jour très important. Depuis le jeudi 29 mars 2018 au soir, les cloches des églises ne sonnent plus et dans certaines communes, elles sont remplacées par des crécelles dans de nombreux villages, Les enfants se sont levés aux aurores pour une bruyante procession avec leurs instruments. A moulinet, à marteau ou avec des caisses de raisonnance, ces crécelles ont la plupart du temps appartenu à leurs parents et grands-parents. Que la tradition perdure !
L'apôtre Mathieu écrit qu'au moment où Jésus mourut, il se produisit des phénomènes terrifiants. C'est pour rappeler cet événement que le son des cloches a été remplacé, pendant de nombreuses années, par le bruit des « instruments des ténèbres » (claquoirs, crécelles, martelets...). Ainsi, aux offices, dès le Jeudi Saint, la crécelle ou le claquoir remplace la sonnette d'autel. Dans la tradition de l’Eglise catholique, les crécelles font donc partie du mobilier liturgique de la sacristie : elles servaient notamment au moment de l’élévation à la messe du Jeudi Saint.
Elles étaient alors prêtées aux enfants de chœur ou au milieu du XXe siècle, réservées aux communiants qui avaient l'honneur d'agiter les crécelles trois fois dans la journée aux heures habituelles de l'angélus.
La tradition des crécelles est liée à la croyance qui veut que les cloches partent à Rome durant la semaine de Pâques. Elles doivent alors être remplacées par les crécelles, que les enfants font sonner dans les rues du village trois fois par jour pour marquer l'angélus du matin, le midi et l'angélus du soir. Le samedi soir, ils font la quête de porte en porte pour demander des oeufs ou de l'argent.
A St-Julien-lès-Metz (Moselle), dans les années 1970, les paroles de la chanson de quête, entonnée à chaque porte sur un tempo rapide étaient les suivantes :
"Je vous salue avec honneur
N'oubliez pas les enfants de choeur
Et le Bon Dieu vous le rendra
Alléluia !
Si vous n'avez pas d'oeufs
Donnez un franc, donnez-en deux
Et le Bon Dieu vous le rendra
Alléluia !"
Cette tradition perdure encore dans de nombreux villages de Moselle et d'Alsace.