
Maglor - La participation d’une association favorable au Front Polisario à un événement organisé le 7 mai 2025 à Nancy, dans le cadre des cinquante ans de la coopération franco-polonaise, a provoqué une vive polémique. La manifestation, tenue dans la prestigieuse salle de l’Hôtel de Ville, place Stanislas, a choqué de nombreux observateurs et membres de la communauté marocaine.
Cette date n’était pas anodine : elle précède de deux jours la venue du président Emmanuel Macron pour les commémorations du 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un contexte hautement symbolique, dans une région — la Lorraine — marquée par le sacrifice de milliers de soldats marocains tombés pour la libération de la France.
Une provocation perçue par la communauté marocaine
Pour une large partie de la communauté marocaine installée dans la région Grand Est, ainsi que pour les défenseurs de l’unité territoriale du Maroc, cette invitation a été perçue comme une provocation directe. L’association en question milite ouvertement en faveur du Front Polisario, une organisation séparatiste non reconnue par l’ONU et dont les revendications sont au cœur d’un conflit diplomatique sensible.
"Accueillir une organisation défendant une cause séparatiste dans une enceinte républicaine est un affront à notre mémoire commune et à la souveraineté d’un État ami", déclare un responsable associatif d’origine marocaine.
La position du maire de Nancy critiquée
Le maire de Nancy, Mathieu Klein, est pointé du doigt. Connu pour son attachement aux valeurs républicaines et à la coopération internationale, il est accusé d’incohérence politique, en particulier face à la ligne exprimée par le président Emmanuel Macron, qui a réaffirmé, lors de sa dernière visite au Maroc, le respect de la France pour l’intégrité territoriale du Royaume.
Une association controversée dans l'accueil de mineurs
Au-delà de l’aspect politique, des inquiétudes émergent sur les activités de l’association. Celle-ci organise chaque année l’accueil en France d’enfants issus des camps de Tindouf (Algérie) dans des familles françaises. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer l’opacité entourant ces séjours et pour questionner la conformité de ces pratiques avec la législation française sur la protection de l’enfance.
La présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Chaheinz Khirouni, est interpellée publiquement :
- L’association est-elle agréée par les autorités françaises ?
- Les familles d’accueil sont-elles contrôlées comme le prévoit la loi ?
- Qui finance ces séjours et dans quel cadre juridique ?
Une affaire locale aux résonances diplomatiques
Cette affaire dépasse le cadre municipal et soulève la question plus large du rôle diplomatique que s’octroient certaines collectivités territoriales, parfois en décalage avec la diplomatie d’État. Elle ravive aussi les débats sur la nécessité pour les élus locaux de prendre en compte les sensibilités historiques, culturelles et géopolitiques lorsqu’ils s’engagent sur la scène internationale.
Le Maroc, partenaire stratégique de la France, suit de près ce type d’événements, perçus comme des signaux politiques lourds de sens, notamment dans un contexte de coopération bilatérale renouvelée.