La France va abaisser l’âge de la scolarité obligatoire de six à trois ans à partir de la rentrée 2019, une mesure symbolique qui vise surtout à reconnaître la place de l’école maternelle puisque quasiment tous les enfants la fréquentent déjà à cet âge.
« J’ai décidé de rendre obligatoire l’école maternelle et d’abaisser de six à trois ans en France l’obligation d’instruction dès la rentrée 2019 », a annoncé le président Emmanuel Macron en ouverture des « Assises de la maternelle », qui réunissent jusqu’à mercredi à Paris un panel d’experts et de spécialistes de l’enfance.
« La République s’est inventée dans et par l’école et c’est à l’école aujourd’hui que se tisse l’étoffe de notre bien commun », a déclaré le président. « Dire cela cette semaine n’a rien d’innocent », car « chaque fois que notre nation est frappée en son coeur, d’aucuns ont tendance à vouloir la déchirer en ne traitant que les symptômes ».
Le chef de l’État faisait allusion aux attentats djihadistes de vendredi dans le sud de la France, où Radouane Lakdim, un jeune homme de 25 ans suivi pour radicalisation, a tué quatre personnes.
La réforme de la maternelle succède à toute une série d’initiatives gouvernementales dans le domaine éducatif, après les classes de première année de primaire dédoublées dans les zones défavorisées, la modification de la procédure d’accès à l’université, la réforme du baccalauréat et de la formation professionnelle.
Depuis 1959, la scolarité est obligatoire en France pour tous les enfants de 6 à 16 ans (elle l’était avant jusqu’à 14 ans).
Mais la plupart des enfants entrent déjà à l’école dès trois ans. Pour l’année scolaire 2015-2016 (derniers chiffres connus), 97,6 % des petits âgés de trois ans fréquentaient une école maternelle, selon la DEPP, le département statistique du ministère de l’Éducation.
Selon le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, l’école maternelle est « potentiellement le plus puissant outil d’égalité et de progrès social dont nous disposons ».
Il s’appuie notamment sur des études montrant que « la stimulation précoce entre 0 et 5 ans contribue à la réussite scolaire » et que cela « est particulièrement significatif pour les enfants issus des familles défavorisées ».