Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a lancé mardi la mise en place des “quartiers de reconquête républicaine” (QRR) au lendemain d’un réglement de comptes entre bandes qui a coûté la vie à un adolescent à Saint-Denis, près de Paris, et suscité l’émotion des élus locaux.
(Reuters) - Le ministre de l’Intérieur s’est rendu pour l’occasion dans un quartier sensible, celui des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne) pour la mise en place officielle des "quartiers de reconquête républicaine".
Les QRR découlent de la mise en place de la “police de sécurité du quotidien” (PSQ), nouvel avatar de la police de proximité instaurée par le Premier ministre socialiste Lionel Jospin en 1998 et supprimée par le président Nicolas Sarkozy.
La mort d’un adolescent de 16 ans, tué lundi soir dans une fusillade entre bandes rivales de deux quartiers de Saint-Denis, qui a aussi fait un blessé, est venue illustrer l’insécurité à laquelle QRR et PSQ entendent apporter remède.
Les 60 quartiers de reconquête républicaine dont le ministre de l’Intérieur a annoncé la création en février dernier cumulent délinquance, trafic de drogue, incivilités diverses, pauvreté, chômage, habitat dégradé, repli communautaire et radicalisation.
Les 30 premiers doivent être instaurés d’ici l’été 2019 et les 30 autres d’ici fin 2020.
Au total, 1.300 policiers supplémentaires doivent y être déployés, dont 300 d’ici la fin de l’année, notamment à Marseille, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Pau, Strasbourg, Lille, Lyon, Nouméa et dans la région parisienne.
Ces renforts permettront notamment de créer de nouvelles unités, d’étendre la présence horaire des policiers, de mieux connaître le “terrain” et d’intensifier la lutte contre les trafics, souligne le ministère de l’Intérieur.
Le dispositif QRR prévoit le déploiement d'ici à décembre de 300 fonctionnaires supplémentaires dans une quinzaine de quartiers sensibles, dont Les Merisiers (Trappes, Yvelines), Le Mirail (Toulouse, Haute-Garonne), Le Neuhof et la Meinau (Strasbourg, Bas-Rhin) ou encore La Mosson et La Paillade (Montpellier, Hérault).
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb inaugure le dispositif des "quartiers de reconquête républicaine" (QRR), mardi 18 septembre, dans la cité des Tarterêts de Corbeil-Essonne (Essonne). Cette mesure-phare de sa police de sécurité du quotidien (PSQ) a pour objectif de doter trente quartiers difficiles d'effectifs et de moyens de police supplémentaires.
Ce dispositif prévoit le déploiement d'ici à décembre de 300 fonctionnaires supplémentaires dans une quinzaine de quartiers sensibles, dont Les Merisiers (Trappes, Yvelines), Le Mirail (Toulouse, Haute-Garonne), Le Neuhof et la Meinau (Strasbourg, Bas-Rhin) ou encore La Mosson et La Paillade (Montpellier, Hérault).
Une deuxième vague de renforts de 300 autres agents est ensuite prévue dans 15 nouveaux sites avant juin 2019 (à Nantes, Toulouse, Nîmes, Mulhouse, Paris, Nice ou encore Saint-Etienne), au fur et à mesure des sorties d'écoles de police et des cycles de mutations. D'ici la fin du quinquennat, 60 quartiers seront concernés par le dispositif.
"La philosophie de la PSQ est une approche sectorisée. L'idée des QRR est de concentrer les moyens sur un nombre limité de quartiers", fait-on valoir au ministère qui profite des nouvelles marges de manoeuvre opérationnelles permises par les quelque 10 000 recrutements supplémentaires de policiers et gendarmes prévus d'ici la fin du quinquennat.
Concrètement, chaque nouveau QRR bénéficiera de 15 à 30 renforts nets par rapport à leur effectif de base. Des jeunes policiers sortis d'écoles mais surtout des fonctionnaires expérimentés qui viendront renforcer des brigades spécialisées comme les BAC (brigades anti-criminalité) ou les BST (brigades spécialisées de terrain).
Dans un entretien au Monde, le 8 février, le ministre avait présenté ces quartiers comme des "territoires où la délinquance et les trafics ont augmenté de manière forte, où les habitants ont parfois peur de sortir de chez eux, de prendre le bus". La lutte contre les trafics sera l'un des objectifs majeurs, en particulier sur les stupéfiants. Autre objectif : le renforcement des contacts avec la population et les partenariats avec les élus et les autres administrations de l'Etat.