(Reuters) - Emmanuel Macron a signé le projet de loi “pour un nouveau pacte ferroviaire”, apportant ainsi la touche finale à la réforme de la SNCF vivement contestée par les cheminots.
“Cette nouvelle page qui s’ouvre aujourd’hui pour notre système ferroviaire est importante, c’est une transformation profonde”, a déclaré le chef de l’Etat à son bureau après avoir signé le texte, entouré de la ministre des Transports Elisabeth Borne et du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
“Je veux dire (...) à nos concitoyens que, par cette loi aujourd’hui promulguée, le gouvernement, et avec lui le parlement, ont pris leurs responsabilités de faire ce qui était évité ou refusé depuis tant de décennies.”
Il précise que cette transformation repose sur quatre piliers: l’engagement de l’Etat d’investir 10 millions d’euros par jour pendant dix ans afin de moderniser le réseau, l’ouverture à la concurrence, “la modernisation du cadre social” soit la fin du recrutement des nouveaux salariés au statut de cheminots au 1er janvier 2020 et “la transformation de la SNCF”, notamment la transformation juridique de la société.
Comme convenu, dit-il, l’Etat reprendra une partie de la dette de la SNCF d’ici la fin du quinquennat, soit 35 milliards d’euros sur les 47 milliards pour le seul réseau.
“Cette étape importante de la transformation, de la modernisation du pays, se poursuivra sur d’autres sujets dans le même esprit de dialogue, de détermination pour répondre aux besoins de notre pays, aux défis d’aujourd’hui comme aux défis de demain”, a-t-il ajouté.
Le projet de loi avait été définitivement adopté par le parlement le 14 juin dernier.
La réforme a été vivement contestée par les syndicats représentatifs des cheminots (CGT, CFDT, UNSA Ferroviaire et Sud Rail) qui ont lancé le 3 avril une grève intermittente prévue pour durer jusqu’au 28 juin.
La CGT et Sud Rail ont annoncé qu’ils continueraient le mouvement durant l’été. Deux jours de grèves sont déjà prévus pour les 6 et 7 juillet. La CFDT cheminots et l’UNSA ont décidé pour leur part de suspendre leur participation.
“Je sais que [la réforme] peut susciter des inquiétudes chez les cheminots”, a déclaré Emmanuel Macron. “Les Français l’ont entendue.”
“Mais je veux leur dire que, par ce travail, nous avons répondu aux inquiétudes les plus vives et nous continuerons de le faire dans la négociation de branche, dans la négociation d’entreprise, à chaque fois que ces inquiétudes sont légitimes et qu’elles ne sont pas le refus de tout changer.”
Les syndicats poursuivent en ce moment les négociations avec l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) afin de définir la nouvelle convention du secteur. Ces discussions doivent aboutir d’ici à 2020. D’autres négociations devraient s’ouvrir avec la SNCF pour définir le modèle sociale d’entreprise pour les cheminots à partir du 1er janvier 2020.