Les récifs coralliens sont menacés car dégradés par une accumulation de contraintes résultant des activités humaines. La surpêche, la pollution et le développement côtier sont en tête de liste des facteurs de stress chroniques. Le gouvernement français est décidé à les protéger.
La secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire Brune Poirson a annoncé le lancement d’une mission destinée à identifier les produits chimiques les plus toxiques pour les récifs coralliens, afin de mieux protéger ces écosystèmes fragiles.
«La France a une responsabilité particulière à l’égard des océans et de leurs coraux», explique-t-elle dans un communiqué, alors que «11 de nos 13 territoires d’Outre-mer hébergent des récifs coralliens».
L’Agence nationale de sécurité de l’alimentation et de l’environnement (Anses) sera chargée d’identifier les produits les plus nocifs et de «proposer les mesures d’encadrement réglementaires adéquates», selon le communiqué. Il s’agit de substances chimiques pouvant être présentes par exemple dans les lessives, les cosmétiques ou encore les crèmes solaires.
L’Anses «va rendre ses conclusions au premier trimestre 2019», a précisé Brune Poirson.
Cette «mission océans» aura aussi pour but de «proposer de nouvelles mesures de protection des océans contre les déchets et notamment la pollution par les plastiques», selon le communiqué. La France s’est fixé un objectif de zéro plastique rejeté dans les océans en 2025.
Une étude publiée en 2015 montrait que les récifs coralliens, déjà menacés par le réchauffement climatique et l’acidification des océans, souffrent de l’exposition à l’oxybenzone, utilisé dans des produits solaires en raison de sa capacité à absorber les rayons ultraviolets.
Selon cette étude, l’exposition des larves de corail à l’oxybenzone entraîne d’importantes déformations morphologiques de ces organismes, endommage leur ADN et agit comme perturbateur endocrinien. Cela a pour conséquence d’enfermer le corail dans son propre squelette, entraînant sa mort.