
Maglor - Paris – 2 juillet 2025 - Alors que les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie se ravivent autour de la détention de plusieurs citoyens français, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, a lancé un appel solennel au président algérien Abdelmadjid Tebboune, lui demandant d’accorder sa grâce à Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, et à Christophe Gleizes, journaliste sportif.
Un écrivain emblématique condamné à cinq ans de prison
Lundi 1er juillet, la cour d’Alger a condamné Boualem Sansal, 75 ans, à cinq ans de prison ferme et une lourde amende de 500 000 dinars (environ 3 500 euros), pour des accusations allant de l’« atteinte à l’unité nationale » à « l’outrage à corps constitué ». L’auteur, connu pour ses prises de position critiques et ses romans engagés, jouit d’une notoriété importante tant en France qu’en Algérie. Son emprisonnement a suscité une vague d’indignation parmi les milieux intellectuels et artistiques.
Christophe Gleizes, oublié des radars
Dans son appel, Jean-Luc Mélenchon a aussi rappelé le sort de Christophe Gleizes, journaliste du groupe So Press (Society, So Foot), détenu en Algérie depuis plus d’un an. Condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « propagande portant atteinte à l’intérêt national », Gleizes serait, selon Mélenchon, victime d’un silence diplomatique français inquiétant :
« Le silence français à géométrie variable l’a invisibilisé », a-t-il dénoncé dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Un appel à l'apaisement entre deux peuples liés
L’ancien député et candidat à la présidentielle a souhaité replacer ces deux cas dans une perspective plus large, plaidant pour un « respect mutuel entre nos deux peuples, qui ont tant de liens humains et affectifs ». Mélenchon appelle à un **geste de clémence** de la part du président Tebboune, en affirmant que Sansal et Gleizes "ne représentent aucune menace pour l’Algérie" et que leur maintien en détention est inutilement conflictuel.
Une diplomatie sélective ?
Cet épisode soulève une fois de plus la question de la gestion différenciée par la diplomatie française des cas de ressortissants détenus à l’étranger. Si Boualem Sansal a bénéficié d’un écho médiatique fort et d’un soutien public immédiat, Christophe Gleizes reste largement ignoré du débat public.
À travers cet appel, Mélenchon souhaite aussi réveiller les consciences et remettre l’égalité de traitement au cœur des préoccupations de l’État français.