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La dérive de l'évêché de Metz vers le populisme combattu par le Pape François

Alors que le pape François dénonce le populisme et le « libéralisme égoïste » dans sa nouvelle encyclique « Fratelli Tutti », l’évêque concordataire de la Moselle, Jean-Christophe Lagleize, met en pratique tout le contraire de ce que le pape demande à ses fidèles.

Dans sa dernière encyclique, le pape François développe longuement le sort réservé aux migrants, symptôme à ses yeux du repli sur soi et du manque de fraternité. ll demande d’appliquer le concept de « citoyenneté » lorsqu’ils sont arrivés « depuis quelque temps et intégrés », de les considérer non pas comme « des usurpateurs qui n’offrent rien » mais comme la chance de découvrir « qu’aujourd’hui ou bien nous nous sauvons tous ou bien personne ne se sauve ».

L’évêque de Metz agit dans un sens qui est le contraire absolu de ce que demande le pape. D’abord il se montre populiste comme en témoigne le récent communiqué publié par l’évêché contre un établissement social accueillant des mineurs isolés étrangers. Partant d’un événement dramatique, à savoir un incendie violent qui a détruit trois immeubles rue Marchant à Metz, il livre une fausse information sur de présumés jeunes en situation précaires hébergés dans la même rue, il en fait un amalgame pour laisser croire que ces jeunes sont des incendiaires potentiels et demande l’expulsion de l’association gestionnaire de cet établissement dont les murs appartiennent à Caritas Moselle, une association détenue par l’évêché. Ces jeunes présentés « en précarité » sont effectivement des mineurs isolés étrangers accueillis par l’association Carrefour. Mais leur situation n’a rien de la précarité car ils sont pris en charge par le Conseil départemental et accompagnés par l’association Carrefour. Ils sont apprentis, élèves, étudiants, travailleurs et ne demandent qu’à s’insérer. Ce ne sont pas des incendiaires en puissance comme le laisse entendre le scandaleux communiqué de l’évêché qui par de maints aspects ressemble, en moins pire peut-être, à une déclaration à la Zemmour.

L’action menée par l’évêché pour l’expulsion de l’association Carrefour de l’immeuble de la rue Marchant relève du scandale. C’est l’hôpital qui se moque de la charité, c’est le comportement d’un homme d’église qui se moque de son pape. La communauté catholique de Metz est sous le choc quand elle a découvert cette forfaiture épiscopale dans la presse locale.

L’association Carrefour ne se laisse pas pour autant faire. Elle a publié un document qui répond aux prétentions de l’évêque et a mis en ligne un site internet où elle explique comment l’évêché s’est accaparé du bâtiment en question dans une forme d’illégalité certaine qu’il appartient aux seuls juges de qualifier. Bref, une honte pour les catholiques messins qui ne sont pas responsables des actes de leur évêque concordataire. Car il faut savoir qu’en Alsace et Moselle, les prêtres et les évêques sont payés par la République et que Jean-Christophe Lagleize touche le salaire mensuel d’un général de l’armée française. Une autre honte !

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