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La dernière cascade de Jean-Paul Belmondo

La dernière cascade de Jean-Paul Belmondo

A 88 ans, le comédien a fait le grand saut. Sa disparition enlève une grande figure du cinéma populaire des années 1960-70-80.

(AFP) - Gueule de boxeur et sourire d'ange : c'était Bébel. Jean-Paul Belmondo est décédé ce lundi. Depuis vingt ans, à la suite d'un AVC sérieux, la santé du comédien préoccupait des générations d'amateurs de 7e Art qui avaient pu suivre ses aventures de la Nouvelle Vague jusqu'à ses cascades de tantôt voyou, tantôt flic qu'il aimait tant à réaliser lui-même. «Il était très fatigué depuis quelque temps. Il s'est éteint tranquillement», a précisé son avocat, Me Michel Godest.

Plus de 80 films

Le comédien laisse derrière lui plus de 80 films et des rôles inoubliables: jeune premier dans A bout de souffle ou encore pendu à un hélicoptère au-dessus de Venise dans Le Guignolo. Une filmographie qui lui aura permis d'attirer dans les salles 160 millions de spectateurs, sans même parler de toutes celles et ceux qui l'ont revu lors de rediffusions à la télévision.

Pour donner une idée du «Phénomène Bébel», entre 1969 et 1982, Belmondo aura été à l'affiche des films les plus vus en France : Le Cerveau (avec Bourvil), Peur sur la VilleL'AnimalL'As des As.

«Vous ne réussirez jamais dans ce métier avec votre physique !» Ce jugement n'avait pas empêché Jean-Paul Belmondo, avec sa gouaille, de devenir un monstre sacré du cinéma en plus de 50 ans de carrière. Né le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine, le jeune Belmondo grandit dans une famille d'artistes. Son père est un sculpteur reconnu. Lui aime faire le pitre et rêve de théâtre.

Il intègre le conservatoire dans les années 50 et se constitue une bande «à la vie, à la mort» avec ses copains Jean Rochefort, Claude Rich, Bruno Crémer et Jean-Pierre Marielle. Après des petits rôles au théâtre et au cinéma, il fait la rencontre qui scelle son destin, en la personne de Jean-Luc Godard. «C'est lui qui m'a fait aimer le cinéma (...) Avant A bout de souffle, on m'avait tellement dit que je n'étais pas bon que je doutais», confiait en 2001 Jean-Paul Belmondo.

Mélange de titi parisien à la Gabin, de pitre à la Fernandel et de jeune premier à la Gérard Philipe... il enchaîne les succès. Acteur emblématique de la Nouvelle Vague (Pierrot le fou), il se tourne vite vers les comédies et les aventures rocambolesques où il enlace les plus belles actrices, de Catherine Deneuve à Sophia Loren en passant par Claudia Cardinale et Françoise Dorléac. Certaines deviennent ses compagnes à la ville, comme Ursula Andress et Laura Antonelli.

Un passionné de boxe

Passionné de boxe (gamin, il rêve d'égaler Marcel Cerdan--, il privilégie ensuite les rôles très «physiques» avec moult cascades, sans doublure, et coups de poing. C'est la période des superflics, des macho bagarreurs et des truands: BorsalinoFlic ou voyou, Le Professionnel, etc.  Jusqu'au «Solitaire» en 1987, son premier gros échec commercial. «Le polar de trop. J'en avais marre et le public aussi».

Récompensé d'une Palme d'honneur à Cannes en 2011, d'un Lion d'or à Venise en 2016, il est à l'honneur des César 2017 où il est longuement ovationné. Canne à la main, Bébel ravit une nouvelle fois le public en plaisantant sur sa «sale gueule».

 

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