Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a récemment annoncé que la France ne recevra plus de nouveaux imams "détachés" à partir du 1er janvier 2024, concrétisant ainsi l'engagement pris par Emmanuel Macron dans sa lutte contre le "séparatisme". Cette décision vise à mettre fin à l'accueil d'environ 300 imams envoyés par divers pays tels que l'Algérie, la Turquie et le Maroc. En parallèle, une ambition est formulée pour augmenter la formation d'imams en France.
Les imams détachés actuellement sur le territoire devront changer de statut, avec la création d'un cadre spécifique permettant aux associations gérant les lieux de culte de les recruter directement et de les salarier. L'objectif est d'assurer que les imams prêchant en France ne soient pas rémunérés par des États étrangers, les plaçant ainsi en dehors du statut de fonctionnaire ou d'agent public. La présence des "imams du ramadan", ces 300 psalmodieurs et récitateurs pendant le mois béni des musulmans, ne sera toutefois pas remise en cause, selon la déclaration de Gérald Darmanin.
Outre les formations religieuses, il est jugé essentiel de soutenir l'accès des imams à des formations universitaires. Des initiatives, telles que celles lancées en 2023 par l'Institut français d'islamologie, visent à offrir aux imams une formation plus large. Selon Mohammed Moussaoui, président de l'Union des mosquées de France, les imams marocains détachés ne sont plus concernés depuis 2021, et le nombre d'imams détachés algériens est estimé à 120.
La décision de mettre fin à l'accueil des imams étrangers s'inscrit dans les mesures plus larges annoncées par Emmanuel Macron en février 2020 pour lutter contre le "séparatisme islamiste". Le lancement du Forum de l'islam de France en février 2022 a également été une tentative d'organiser de manière plus efficace le culte musulman dans le pays, bien que le Forif peine à s'imposer.