Maglor - Dans un communiqué que nous avons reçu pour publication, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a exprimé sa vive préoccupation face aux épreuves majeures que traverse l’enseignement privé musulman en France. Plusieurs décisions administratives récentes ont gravement impacté le fonctionnement de certains établissements, suscitant un profond sentiment d’injustice parmi les élèves, leurs familles, et une partie significative de la population.
Des décisions administratives contestées
Le communiqué pointe notamment la résiliation du contrat d’association avec l’État du lycée Averroès à Lille par la préfecture du Nord, ainsi que l’annulation des contrats liant l’État à l’école élémentaire, au collège et au lycée Al Kindi par la préfecture du Rhône. Ces mesures, actuellement contestées devant la juridiction administrative, pourraient, si elles étaient confirmées en 2025, marquer la disparition des lycées musulmans sous contrat avec l’État.
Le CFCM souligne ne pas disposer de tous les éléments pour évaluer les justifications avancées par les autorités, mais indique que, sur la base des informations transmises par les établissements concernés, ces sanctions apparaissent disproportionnées et injustifiées.
Inégalité de traitement et sentiment d’injustice
Le communiqué met en lumière une disparité dans le traitement des établissements scolaires. Alors que d’autres institutions, comme le lycée Stanislas à Paris, ont été impliquées dans des polémiques sans subir de mesures aussi drastiques, les établissements musulmans semblent faire l’objet d’un traitement différent. Cette inégalité alimente un sentiment d’injustice chez les élèves et leurs familles, affectant durablement leur perception des institutions républicaines.
Stigmatisation croissante des musulmans
Le CFCM dénonce également une dynamique préoccupante de suspicion généralisée à l’égard des musulmans en France. Qu’ils soient marginalisés ou réussissent, ils sont tour à tour accusés de « communautarisme », de « séparatisme » ou encore d’« entrisme ». Ces termes flous et ambigus sont, selon le Conseil, instrumentalisés pour discréditer une communauté dans son ensemble.
Le communiqué alerte sur les dangers de cette stigmatisation, encouragée par certains médias et figures influentes. Une telle approche, loin de renforcer la cohésion nationale, exacerbe les tensions et nourrit les extrêmes.
Appel au discernement et à la justice
Le CFCM appelle les pouvoirs publics à respecter les principes républicains d’égalité et de justice, en prenant des décisions proportionnées et fondées sur des faits établis. Des sanctions perçues comme arbitraires ne font qu’alimenter les discours idéologiques des extrêmes et fragiliser les valeurs de la République.
Le Conseil rappelle également un précédent juridique encourageant : le tribunal administratif de Nice a annulé l’arrêté de fermeture définitive pris à l’encontre du collège Avicenne, démontrant que la justice demeure une voie essentielle pour défendre les droits des établissements.
Un appel à la confiance
Enfin, le CFCM invite les musulmans de France à poursuivre leurs recours légaux et à maintenir leur confiance dans les valeurs de justice et de paix partagées par la majorité des citoyens. Il conclut sur la nécessité de préserver les principes fondamentaux de la République : égalité, justice et respect de tous, quelles que soient les convictions.