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Les producteurs des régions du Sud du Maroc face à l'annulation des accords agricoles et de pêche avec l'UE : vers de nouveaux marchés

Accords de Pêche et d'agriculture

Maglor- Suite à la récente décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) d'annuler les accords de pêche et d'agriculture entre le Maroc et l'Union européenne, les producteurs et exportateurs de fruits et légumes des régions du Sud du Maroc expriment leur profond désaccord. Le jugement, qui invoque l'absence de consultation du prétendu "peuple sahraoui", est perçu par ces acteurs économiques comme une décision à caractère politique, plutôt qu'un acte de justice basé sur des faits concrets.

La réponse des producteurs est claire : ils jugent cette décision injuste et affirment que son principal impact se fera ressentir au sein de l'Union européenne elle-même. Ces producteurs, bien établis dans les provinces sahariennes du Royaume, ne comptent pas se laisser abattre. Forts de leur capacité d'adaptation et de leur expérience sur le marché international, ils envisagent déjà des alternatives stratégiques aux marchés européens, en se tournant vers des partenaires tels que la Russie, le Royaume-Uni et d'autres régions du monde.

La menace pour la sécurité alimentaire européenne

Ahmed El Fall Mohamed, représentant de la Fédération Interprofessionnelle de Production et d’Exportation des Fruits et Légumes (FIFEL) dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, a exprimé son mécontentement dans une déclaration à Hespress. Il considère que ce jugement de la CJUE est « partial » et déconnecté de la réalité, d’autant plus que de nombreux pays européens reconnaissent désormais la souveraineté marocaine sur le Sahara. Pour lui, l’Union européenne est la première perdante de cette décision, car elle repose de plus en plus sur les importations marocaines depuis la crise en Ukraine et la baisse de la production européenne.

« Le consommateur européen souffrira directement de cette décision », a déclaré El Fall, rappelant l’importance des produits marocains pour l’approvisionnement en fruits et légumes de nombreux pays européens. Il a également mis en lumière la contradiction évidente : « Comment se fait-il que l’UE bloque l’accès aux produits des régions du Sud, alors même que de nombreuses entreprises européennes investissent massivement dans l’agriculture au Maroc ? ».

Vers de nouveaux horizons commerciaux

Si l'Union européenne représente un marché important pour les produits agricoles marocains, les producteurs ne tarderont pas à explorer de nouveaux marchés plus prometteurs. Ali Bida, producteur et exportateur de fruits et légumes des provinces du Sud, a réagi en affirmant que « nous ne resterons pas les bras croisés ». Il a annoncé que les producteurs tiendront prochainement une série de réunions pour formuler une réponse à cette situation, et pour développer des partenariats avec d'autres marchés.

Parmi les options étudiées figurent notamment le Royaume-Uni, qui s’est montré « plus favorable à l’égard de la souveraineté marocaine », ainsi que la Russie, les États-Unis, le Moyen-Orient et l’Afrique, considérée comme une priorité stratégique pour le Maroc. Bida a également rappelé l'importance du passage de Guerguerat, porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne, un marché en pleine expansion et aligné avec les ambitions géopolitiques du Royaume.

La détermination des producteurs marocains

Face à ce nouvel obstacle, les producteurs et exportateurs des provinces du Sud réaffirment leur détermination à maintenir la qualité et l'excellence des produits agricoles marocains. Ils soulignent que ces manœuvres politiques, orchestrées par les opposants à l’unité territoriale du Maroc, ne parviendront pas à entraver la croissance de ce secteur vital pour l'économie nationale.

« Nous avons l’expérience nécessaire pour surmonter ces défis », a conclu Ali Bida. « Nos produits continueront de briller sur les marchés internationaux, et nous donnerons une image fidèle de la qualité et de la valeur des fruits et légumes de notre pays. »

L’annulation des accords par la CJUE ne marque donc pas la fin d’une ère, mais plutôt le début d’une nouvelle phase pour l’agriculture marocaine. Avec l’ouverture de nouveaux marchés et une résilience éprouvée, les producteurs des régions du Sud sont plus que jamais prêts à faire face à cette épreuve et à relever les défis qui se présentent.

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