
Maglor - Un incident tragique en mer Méditerranée a secoué la région de l'Oriental cette semaine, ravivant les tensions entre le Maroc et l'Algérie. Mardi soir, deux vacanciers franco-marocains ont été tués par des garde-côtes algériens, un autre a été incarcéré en Algérie, tandis qu'un quatrième a miraculeusement échappé à ce drame. Nous avons été contactés par une des familles des défunts. Voici ce que nous savons de cette sortie en mer qui a tourné au cauchemar pour ces quatre hommes.
Les quatre jeunes, tous établis en France en tant que Franco-Marocains de La Seine-Saint-Denis (un département limitrophe de Paris), ont entrepris une sortie en jet-ski depuis la station balnéaire marocaine très prisée de Saïdia, réputée pour sa longue plage et ses activités nautiques. Malheureusement, leur escapade a pris un tournant tragique lorsqu'ils ont pénétré involontairement dans les eaux territoriales algériennes, déclenchant une série d'événements tragiques.
Bilal Kissi et Abdelali MCHIOUER ont perdu la vie lorsqu'ils ont été touchés par des tirs des garde-côtes algériens dans les eaux maritimes algériennes. Leur troisième compagnon, également de nationalité franco-marocaine, Smaïl Snabé, a été arrêté par les autorités algériennes et présenté devant un procureur algérien.
Un témoignage poignant du frère aîné de Bilal, Mohamed Kissi, a émergé de cette tragédie. Il a affirmé que les garde-côtes algériens avaient tiré sur le groupe alors qu'ils étaient désarmés et avaient tenté de signaler qu'ils s'étaient égarés. Leur jet-ski étant tombé en panne, Mohamed Kissi a réussi à s'échapper avant d'être secouru par la gendarmerie marocaine.
La France a confirmé vendredi la mort d'un ressortissant français et "l'incarcération d'un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants", sans préciser les circonstances de sa mort ni son identité. Le communiqué parle d'un seul ressortissant et non de deux, ce qui signifie que les autorités françaises n'ont pas encore confirmé cette information ou qu'elles n'ont pas de détails à ce sujet. Les autorités françaises restent en contact étroit avec les familles affectées par cette tragédie.
L'enterrement de Bilal Kissi, âgé de 29 ans et père de deux jeunes filles en bas âge, a eu lieu à Bni Drar au Maroc, tandis que la famille d'Abdelali Mchiouer, la deuxième victime, appelle à la restitution de son corps depuis l'Algérie.
Mustapha MCHIOUER se trouve actuellement à Oujda lui aussi, où se déroulent ces moments extrêmement difficiles. Il nous a raconté que grâce aux amis de son fils, tous des Franco-Algériens originaires de la ville de Bondy, ils ont pu savoir que le corps de leur fils Abdelali se trouve à Tlemcen en Algérie, après que les "autorités algériennes" l 'ont repêché des côtes de la Méditerranée. Cependant, ils ne comprennent pas pourquoi les autorités algériennes s'obstinent à ne pas leur communiquer d'informations sur le corps de leur fils.
Nous avons eu la chance que les amis de mon fils se retrouvent à Tlemcen le jour de cette tragédie, car ce sont eux qui nous ont apporté un réconfort inestimable en nous envoyant des photos du corps, nous confie le père.
Mustapha MCHIOUER nous a informés que sa famille et ses proches attendaient désespérément de pouvoir récupérer le corps de leur fils Abdelali, actuellement bloqué en Algérie. Ils aspirent à lui offrir une sépulture digne et à entamer leur processus de deuil.
De plus, ils espèrent ardemment que le jeune homme incarcéré en Algérie puisse être libéré. Sa condamnation à 18 mois de prison pour s'être égaré en mer susciter l'émoi de la communauté. Les autorités algériennes l'accusent de clandestinité et d'avoir importé un jet-ski en Algérie sans les documents appropriés. Cette détention suscite également des préoccupations parmi ses proches franco-marocains et franco-algériens, qui demandent sa libération, affirmant qu'il n'a rien fait de mal.
Bien que le Maroc et l'Algérie n'étaient pas encore réagis publiquement à cette tragédie, elle est susceptible de raviver les tensions régionales entre les deux pays, exacerbées par leur différend sur le territoire disputé du Sahara occidental. Depuis 1994, les frontières entre les deux nations sont fermées, et en août 2021, l'Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc, accusant ce dernier d'actes hostiles. La récente reconnaissance par Israël de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a également alimenté les tensions entre Alger et Rabat, qui a énoncé des « manœuvres étrangères » à ses portes. La situation reste tendue, et les conséquences de cette tragédie sont susceptibles de compliquer davantage la résolution de ces conflits en suspens.