Le récent rapport émanant du Centre pour les politiques de la Nouvelle Afrique offre une analyse approfondie et des recommandations saisissantes concernant les relations entre l'Union européenne et l'Afrique. Axe sur les enjeux liés à la "transition verte et à l'énergie", ce rapport est décrit comme étant "au cœur de la stratégie globale de l'Union européenne envers le continent africain".
Les auteurs du rapport cherchent à "identifier les domaines de la politique climatique et énergétique pour une coopération mutuelle" et à examiner comment ce partenariat pourrait déclencher des avantages réciproques "en termes de transition énergétique durable pour les deux continents".
Intitulé « Les relations Europe-Afrique : Énergie et transition verte à l'ère des crises - Un nouveau modèle de coopération », le rapport explore « les défis mondiaux résultant notamment de crises climatiques, économiques et géopolitiques sans précédent ». Il se base sur des politiques visant à soutenir la transition verte en Afrique et dans l'Union européenne, ainsi que sur leurs implications pour les relations entre ces deux blocs économiques régionaux.
Len Ismael, auteure principale du rapport, également docteure, chercheuse au Centre pour les politiques de la Nouvelle Afrique et boursière distinguée au "Fonds Marshall allemand pour les États-Unis", tout en étant conseillère des affaires mondiales à l'Académie diplomatique de Bruxelles et professeure invitée à l'Université Mohammed VI Polytechnique au Maroc, souligne que le rapport explore "l'avenir d'une économie à faibles émissions de carbone". Il a mis l'accent sur "la gestion, l'administration et le soutien des transformations en cours dans les pays africains".
Le rapport discute des "défis et des risques que le Green Deal de l'Union européenne présente pour l'Afrique" tout en prônant une gestion conforme aux principes de justice et d'équité en matière de climat. Il aborde également les perspectives de la relation et les obstacles à surmonter dans "l'ajustement de la coopération Europe-Afrique durant cette ère de bouleversements et de changements significatifs".
Soulignant l'importance cruciale de la transition énergétique à faible émission de carbone pour l'Afrique, le rapport met en lumière les difficultés économiques auxquelles de nombreux pays africains font face après trois années marquées par la pandémie et les conflits, notant que « le fardeau de la dette pèse lourdement sur ces nations".
En conclusion, le rapport souligne que « la transition vers l'énergie verte promet un avenir tant espéré par le continent, offrant une voie claire vers une industrialisation globale ». Néanmoins, il attire l'attention sur l'exploitation des richesses et ressources du continent sans le développement requis par les Africains.
Une des observations marquantes est que « la pauvreté énergétique en Afrique est une réalité ». Le rapport indique que "près de la moitié des Africains n'ont pas accès à l'électricité chez eux, et 80% des entreprises africaines subissent des interruptions fréquentes dans leur approvisionnement électrique". Si les tendances actuelles persistent, "le nombre de personnes privées d'électricité en 2030 sera plus élevé qu'actuellement".
Le rapport met en évidence le conflit entre les intérêts renouvelés de l'Union européenne pour les combustibles fossiles en Afrique et sa politique d'accélération de la transition vers l'énergie verte. Cette dualité crée, selon le rapport, "une division parmi les partenaires africains, suscitant des accusations d'hypocrisie et de double standard de la part de l'Union européenne".
De plus, le rapport souligne que « les politiques de l'Union européenne, y compris le mécanisme d'ajustement aux frontières du carbone (CBAM) et 'Farm to Fork', ainsi que les subventions agricoles actuelles de l'Union européenne, portent préjudice à l'Afrique". Ces politiques possèdent les privilèges d'accès au marché de l'Union européenne, élément vital pour les économies africaines.
Enfin, le rapport attire l'attention sur le fait que "la compensation carbone de l'Union européenne désavantage les pays à faible revenu" et souligne que "la préférence pour les subventions climatiques de l'Union européenne est intégrée dans l'aide officielle au développement".