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Tariq Ramadan, de Charybde en Scylla

Le très controversé Tariq Ramadan - mis en examen en France après avoir été accusé de viol par deux femmes - se serait fallacieusement attribué le titre de professeur d'université, a révélé lundi le journal Le Point.

La supercherie remontrait à novembre 2003 lorsque Tariq Ramadan, invité sur le plateau de l'émission "100 minutes pour convaincre", a été présenté par le journaliste Olivier Mazerolle comme un professeur enseignant "l'islam à Genève et la philosophie à Fribourg".

Or à l'époque, il enseignait le français dans le collège de Saussure à Genève.

En mars 2005, Tariq Ramadan signait un texte intitulé "Pour un moratoire sur l'application de la charia dans le monde musulman" s'attribuant les titres de professeur de philosophie et d'islamologie à l'université de Fribourg en Suisse.

A nouveau, à cette époque il ne l'était pas, ce qui a conduit en février 2018 le député Xavier Ganioz, vice-président du Parti socialiste fribourgeois, à demander à l'université de Fribourg de s'expliquer sur les conditions d'arrivée de l'islamologue dans l'institution.

Le rectorat de Fribourg a répondu que Tariq Ramadan n'était ni professeur ni même assistant à l'université. Il se serait contenté de proposer bénévolement, une heure par semaine, un exposé sur l'islam, selon Le Point.

"L'université de Fribourg n'est pas responsable des titres académiques qui ont été attribués à M. Ramadan après son départ en 2004", a ajouté le rectorat.

Par ailleurs, Charles Genequand, ancien doyen de la Faculté de lettres de Genève et spécialiste du monde arabe, avait refusé la thèse universitaire de Tariq Ramadan, consacrée à Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans égyptiens.

La controverse remontrerait même à 1994 quand il a écrit dans "Les Musulmans dans la laïcité" que "les cours de biologie peuvent contenir des enseignements qui ne sont pas en accord avec les principes de l'islam. Il en est d'ailleurs de même des cours d'histoire et de philosophie".

Les professeurs de biologie du collège de Saussure à Genève s'étaient alors demandé dans Le Journal de Genève s'il était moralement possible, d'un point de vue déontologique, "d'enseigner dans une école tout en dénigrant l'enseignement d'une branche dispensée par une partie de ses collègues", indique Le Point.

En savoir plus

La légende est à l'origine de l'expression tomber de Charybde en Scylla, qui signifie « aller de mal en pis ». 

Venant de la mythologie grecque, Charybde et Scylla sont deux créatures que l’on pourrait prendre pour des sœurs, ne l’étaient pas. Charybde était un monstre, fille de Poséidon le dieu des océans et de Gaïa. Pour la punir d'une faute qu'elle avait commise, Zeus l’envoya pour l’éternité dans un détroit.

Scylla quant à elle était une nymphe dont Glaucos, une divinité marine était amoureux. Pour la conquérir, il demanda à la magicienne Circé un filtre d’amour, mais celle-ci était amoureuse de lui. Afin d’écarter sa rivale, elle la transforma en monstre qui se retrouva dans le même détroit de Charybde un peu plus loin. Dans une autre version, c’est Poséidon qui tomba amoureux de Scylla et sa femme Amphitrite, par jalousie, jeta des herbes magiques de Circé dans le bain de la jeune femme, pour la transformer en monstre.

Leur légende a donné la célèbre expression passer de Charybde en Scylla que l’on peut traduire par aller de mal en pis. En effet, quand les marins empruntaient le détroit que l’on situe près de la Sardaigne, on rencontrait d’abord Charybde. Trois fois par jour, le monstre engloutissait et vomissait l’eau dans laquelle il se trouve, créant de puissants tourbillons, si forts qu’on dit que Poséidon lui-même ne parviendrait pas à en sortir. Charybde est l’incarnation du tout ou rien car soit l’équipage survivait entièrement soit, il sombrait complètement dans les eaux.

Une fois Charybde passée, on arrivait devant Scylla qui est l’incarnation de la mort aléatoire. Face à elles, il était assuré que des marins allaient mourir et d’autres non. Lorsque Ulysse lors de son voyage la rencontra, il tenta de l’affronter malgré les avertissements de Circé qui lui avait dit qu’on ne pouvait la vaincre. Il perdit six hommes de son équipage et se résolut à partir. Énée durant son voyage les rencontra également.

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