Depuis le 7 août et le début de l’épidémie, 74 cas ont été confirmés. Aucun cas avéré n’a été annoncé par les autorités depuis mercredi.
(AFP) - Un mois après son apparition en Algérie, l’épidémie de choléra qui a tué deux personnes est « maîtrisée », a affirmé ce mardi le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Le dispositif de prévention sera cependant maintenu « jusqu’à la compréhension des causes réelles de cette urgence sanitaire », et « jusqu’à ne plus avoir aucun cas suspect », a dit le ministre, cité l’agence d’Etat APS.
Mokhtar Hasbellaoui n’a pas précisé combien de « cas suspects » (des patients présentant les symptômes de la maladie, comme des diarrhées aiguës et des vomissements) restaient hospitalisés. La maladie, provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés, est facile à traiter par réhydratation notamment mais peut tuer en quelques heures faute de traitement.
Selon un dernier bilan officiel communiqué dimanche, seuls dix « malades » du choléra étaient encore hospitalisés sur les 74 cas confirmés depuis le début de l’épidémie, les premiers en Algérie depuis 1996.
Un préfet limogé par Abdelaziz Bouteflika
Les autorités n’ont plus annoncé de nouveau cas avéré depuis le 29 août. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la durée d’incubation du choléra peut aller jusqu’à cinq jours, mais que le vibrion responsable de la maladie peut rester présent jusqu’à 10 jours chez des porteurs sains.
Lundi soir, Mustapha Layadhi, le wali (préfet) de Blida, principal foyer de l’épidémie, a été limogé par le président Abdelaziz Bouteflika, selon les médias publics, citant un communiqué de la présidence toutefois muet sur le motif de cette décision. La saleté des rues de la ville de Blida, située à une cinquante de kilomètres au sud d’Alger, avait été pointée du doigt par certains médias, ainsi que le manque d’empathie du wali et son apparente méconnaissance des modes de transmission du choléra après la diffusion d’une vidéo par des chaînes de télévision et des sites d’information.
Dans cette vidéo filmée dans un hôpital, Mustapha Layadhi était resté à une dizaine de mètres d’une malade du choléra qui s’adressait à lui à travers une grille, avant de fermement ordonner au personnel de ne pas la laisser s’approcher davantage.
Les autorités politiques et sanitaires algériennes sont critiquées pour leur gestion de l’épidémie, accusées d’avoir tardé à annoncer la présence du choléra ou d’avoir multiplié les déclarations contradictoires sur les origines de l’épidémie. Le ministre de la Santé lui-même s’était vu sévèrement reprocher par la presse son absence et son silence au début de l’épidémie.