Le ministre algérien de l’intérieur et des collectivités locales, Nouredine Bedoui, a estimé jeudi à Alger que la France et l’Algérie sont appelées à «approfondir leur coopération sécuritaire» au regard des enjeux sécuritaires communs qui se posent aux deux pays.
«Le bassin méditerranéen, étant la plus grande zone de coopération internationale, est également le plus grand espace caractérisé par des défis sécuritaires étendus et divers, allant de l’immigration clandestine, des réseaux de contrebande, de trafic de drogue, du terrorisme à la criminalité transnationale », a affirmé le ministre Bedoui lors d’une allocution à l’ouverture des travaux d’une rencontre entre walis (gouverneurs) algériens et leurs homologues préfets français.
«Ce sont tous des enjeux sécuritaires dont nous sommes conscients, de part et d'autre », a-t-il dit, selon des propos repris par l’agence officielle, APS.
«L'ampleur des menaces qu'ils représentent, nous facilite la tâche d'implémenter notre coopération et notre coordination en matière de sécurité, excellentes à mon point de vue », a-t-il dit.
Pour le responsable algérien, cette rencontre est une opportunité pour renforcer la coopération entre les deux pays qui ont une histoire en partage, mais également liés par une dimension humaine à travers la présence sur le sol français d’une forte communauté algérienne.
«Nous sommes en mesure d'élargir notre coopération et d'intensifier nos échanges, ce qui nous permettra à terme d'atteindre l'objectif que nous nous étions fixés, à savoir, établir les bases d'un partenariat stratégique durable à la hauteur des aspirations de nos deux pays », a-t-il affirmé.
Pour sa part, le ministre de l’intérieur français, Gérard Collomb, a plaidé pour un rôle plus accru des deux pays pour faire de la Méditerranée une « zone de paix».
«Les deux pays peuvent devenir des acteurs qui aideront à recréer une zone de paix, de prospérité de développement autour du Bassin méditerranéen. Je crois qu’une alliance profonde entre nos deux pays pourrait changer la face du monde dans cette région», a-t-il plaidé.
«Nous devons continuer ensemble à écrire les nouvelles pages d’un livre, lequel permettrait aux deux pays de continuer à aller de l’avant, de porter un message de paix, de fraternité, de solidarité et de développement à l’ensemble des pays des deux côtés de la Méditerranée. C’est le sens ma visite (en Algérie) et de notre amitié », a-t-il ajouté.
Aussi, a-t-il salué les « efforts de l’Algérie » pour contribuer au rétablissement de la paix au Mali et en Libye, tout en appelant au renforcement « de la coopération entre Paris et Alger » pour combattre les réseaux terroristes et criminels.
«Les efforts de l’Algérie sont essentiels pour contribuer à faire reculer le terrorisme dans la région pour empêcher que des zones de non-droit s’établissent dans la région au détriment des Etats, des populations et de la paix», a souligné Gérard Collomb.
Selon lui, «ces zones de non droit favorisent les trafics d’armes et de contrefaçon, mais aussi de migrants et de criminels ».
«L’Algérie et la France doivent renforcer leur coordination pour mettre en échec les réseaux de passeurs qui prospèrent sur la misère humaine », a-t-il déclaré.
Arrivé mardi en soirée, Gérard Collomb qui a co-présidé la réunion walis-préfets avec son homologue algérien a été reçu peu avant par le premier ministre, Ahmed Ouyahia. Il a également rencontré le ministre des affaires religieuses et des waqfs, Mohamed Aissa. Gérard Collomb devait quitter Alger jeudi soir.