Partager sur :

Algérie : intoxication de plus de 150 baigneurs à Ténès. Une enquête est ouverte.

Plus de 150 personnes ont été prises de malaise après s'être baignées dans la mer dimanche, à Ténès, sur la côte méditerranéenne, à 200 kilomètres à l'ouest d'Alger.

(AFP) - De nombreuses familles s'étaient retrouvées dimanche 4 juillet sur la plage de Ténès, sur la côte méditerranéenne pour l'ouverture de la saison estivale. En fin d'après midi, des baigneurs par dizaines se sont mis à vomir, à vomir ou à se plaindre de maux de tête.

Des sauveteurs de la protection civile se précipitent à l'eau pour leur porter secours. Plus d'une trentaine d'entre eux, dont des plongeurs professionnels, sont à leur tour intoxiqués.

Pollution marine ?

Au total, dimanche, 149 personnes ont été prises en charge à l'hôpital Zighoud Youssef de Ténès, une ville située à 200 kilomètres à l'ouest d'Alger. Toutes sont sorties depuis. 

Intoxication provoquée par une algue ou pollution marine liée à un produit chimique déversé au large par un bateau ou dans les terres ? Une enquête est ouverte. La direction de l'environnement et le commissariat national du littoral ont effectué des prélèvements. Les échantillons sont en cours d'analyse. Les résultats doivent être communiqués dans la semaine.

Un cargo parti du sud de la France est suspecté d’être à l’origine de la pollution. 

« Les victimes auraient inhalé un gaz qui s’est vite propagé à la faveur du vent ayant soufflé durant tout l’après-midi du dimanche », a expliqué le directeur de la santé de la préfecture, le docteur Nasreddine Benkartalia, cité par l’agence officielle APS. De son côté, le préfet n’a exclu aucune hypothèse. « Mais la plus plausible est celle se rapportant au déversement d’un bateau se trouvant au large de Ténès », a déclaré Lakhdar Seddas à une radio locale. Selon le site d’information privé Ennahar Online, il s’agit d’un cargo battant pavillon tanzanien, le Barhom II, qui avait appareillé du port de Sète (sud de la France).

Autre hypothèse : une algue toxique microscopique, selon le professeur Réda Djebar, de la faculté des sciences biologiques de l’Université de Bab Ezzouar à Alger. Dans un post publié sur sa page Facebook, Réda Djebar rappelle des cas similaires à Mostaganem (nord-ouest) en 2009 et sur plusieurs autres plages du pourtour méditerranéen. La coupable, selon lui, serait une cyanobactérie dénommée Ostreopsis ovata. Cette algue prolifère en Méditerranée lorsque la température est élevée, comme c’est le cas actuellement.

Des équipes de plongeurs ont été dépêchées sur place à la recherche de rejets toxiques. Trente-six agents de la Protection civile, dont des plongeurs professionnels, ont été intoxiqués, selon un responsable secouriste. Une délégation du ministère de l’Environnement a prélevé « des échantillons d’air et d’eau au niveau du port (de Tenès), des plages, de l’oued » et des installations susceptibles de provoquer des pollutions, selon un communiqué officiel.

Partager sur :