"Les choses commencent à prendre une nouvelle tournure" entre l'Algérie et la France, a déclaré mardi soir le président algérien Abdelamdjid Tebboune, lors d'un entretien télévisée avec la presse algérienne.
"Je n'en dirai pas plus. Ils sont en période électorale. Mais de manière générale, les choses se sont tassées", a répondu M. Tebboune à une question sur les relations algéro-françaises qui sont passées par une grave crise depuis le mois d'octobre.
La dernière rencontre entre les secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des deux pays a été "très positive", a estimé le chef de l'Etat algérien.
"Avec la dernière décision prise par le président français (Emmanuel Macron) sur le métro Charonne où sont morts des Algériens à cause de la répression du scélérat (Maurice) Papon (préfet de police de l'époque) les choses commencent à prendre une nouvelle tournure ", a ajouté M. Tebboune.
Le 8 février, M. Macron a rendu hommage aux victimes mortes au métro Charonne, à Paris, lors d'une manifestation pour la paix en Algérie le 8 février 1962, violemment réprimée par la police française.
Début février, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra avait déclaré à des médias français que les relations entre les deux pays sont "dans une phase ascendante".
M. Lamamra avait assuré que les présidents algérien et français avaient "une excellente relation personnelle", "cordiale et confiante".
Quatre mois auparavant, M. Macron avait déclenché la colère d'Alger après des propos que lui avait prêté le 2 octobre le quotidien français Le Monde, accusant le système "politico-militaire" algérien d'entretenir une "rente mémorielle". D'après le quotidien, il avait questionné l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation française.
En signe de protestation, l'Algérie avait rappelé son ambassadeur en France et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français desservant le Sahel, où sont déployées les troupes de l'opération antijihadiste Barkhane.
L'ambassadeur est retourné en France le 6 janvier .
Dans son interview, M. Tebboune a par ailleurs critiqué le Maroc qui "n'arrête pas sa propagande contre l'Algérie (...) avec l'appui d'Israël" .
"Rien n'a changé, au contraire les choses se sont compliquées davantage", a déclaré M. Tebboune à propos des relations avec le voisin marocain, continuant d'exclure toute médiation.