« L’approche de l’échéance présidentielle a réveillé les ambitions et aiguisé les appétits au sein du sérail.»
Le président de Talaie El Houriyet, Ali Benflis, a dressé un tableau des plus sombres sur la situation politique et économique du pays.
« Notre pays s’englue dans l’autoritarisme, le champ de l’activité politique, associative et syndicale se restreint, l’étau se resserre sur les droits et les libertés publiques », a déclaré Benflis devant les membres du comité central de son parti réunis samedi à Zeralda (Alger). Selon lui, les dirigeants politiques ont porté préjudice à l’image de marque de l’Algérie perçue par les autres nations, comme « un pays qui matraque ses enseignants et ses médecins, qui ne respectent pas les droits et libertés de ses citoyens, qui maltraite les migrants, qui fait fuir sa jeunesse, qui étouffe toutes les voix dissidentes, un pays inhospitalier où il ne fait pas bon vivre ».
Evoquant l’absence du chef de l’Etat pour cause de maladie depuis 2013, Benflis a indiqué, une nouvelle fois, que « Les prérogatives présidentielles sont détournées, usurpées. Les lobbies squattent les arcanes du pouvoir et veillent sur leurs intérêts ». Et cette situation risque de s’aggraver dans un contexte marqué par une guerre de succession au président Bouteflika. « L’approche de l’échéance présidentielle (2019) a, en effet, réveillé les ambitions et aiguisé les appétits au sein du sérail .Elle a exacerbé les rivalités entre les cercles du pouvoir qui s’activent à s’affaiblir les uns les autres en s’affrontant par médias et clientèles interposés, pour se positionner dans le cas où la succession est ouverte », estime l’ancien chef du gouvernement de Bouteflika.
Ali Benflis était candidat aux élections présidentielles de 2004 et 2014.