
Maglor- Alger – juillet 2025 - L’Algérie et la Chine poursuivent leur rapprochement stratégique à travers une série d’accords industriels majeurs signés à Alger lors du Forum algéro-chinois. Bus, médicaments anticancéreux, pièces ferroviaires, électroménager… Les projets annoncés traduisent une volonté commune de passer d’une logique commerciale à un véritable partenariat industriel.
« La coopération avec la Chine ne se limite plus à l’importation. Elle entre désormais dans une phase industrielle, avec transfert de technologie, création d’emplois et intégration locale. C’est un tournant stratégique pour l’économie algérienne. »
— Ali Aoun, ministre de l’Industrie algérien
Relance du transport urbain
Le constructeur chinois Higer, déjà connu en Afrique pour ses bus robustes, relance son unité d’assemblage à Sétif, tandis que Daewoo, en partenariat avec le privé algérien, lance un projet similaire à Chlef. Objectif : moderniser le parc national de transport et renforcer l’industrie locale de véhicules lourds.
Production locale de médicaments anticancéreux
Dans un domaine aussi sensible que la santé, le groupe public Saidal s’associe à Truking, un acteur chinois de référence, pour créer une coentreprise spécialisée dans les anticancéreux. L’unité de production, en construction à Constantine, ambitionne d’assurer l’autonomie nationale en matière de traitements oncologiques tout en ciblant l’exportation vers l’Afrique subsaharienne.
Automobile, ferroviaire et électroménager : l’industrialisation accélère
L'accord signé avec le conglomérat GENERTEC CNTIC porte sur la fabrication locale de pièces pour la SNTF (chemins de fer algériens). Côté automobile, le chinois Jetour (Chery) et le groupe algérien FONDAL ont lancé un ambitieux projet d’usine à Batna pour produire jusqu’à 270 000 véhicules par an, avec à la clé plus de 1 000 emplois directs.
Le secteur de l’électroménager n’est pas en reste, avec le groupe Hisense qui prépare l’ouverture d’une nouvelle ligne de production à Sétif, aux côtés d’investissements dans l’agroalimentaire et la filière avicole.
Un partenariat stratégique à long terme
Ces projets industriels s’inscrivent dans la stratégie algérienne de diversification économique et d’intégration régionale. Pour la Chine, l’Algérie représente une plateforme industrielle et logistique essentielle sur la façade sud de la Méditerranée et un pilier des Nouvelles Routes de la Soie en Afrique du Nord.
Opportunités et vigilance
Si les ambitions sont à la hauteur des enjeux, certains économistes appellent à surveiller de près la part réelle d’intégration locale, la qualité du transfert de savoir-faire et la transparence des partenariats publics-privés. Le succès de cette coopération dépendra de la capacité à enraciner durablement ces industries dans le tissu économique national.
🔎 À suivre sur Maglor.fr : portraits d’entrepreneurs algériens impliqués dans ces projets sino-algériens, et analyse géoéconomique de la présence chinoise en Afrique du Nord.