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En crise avec le Maroc et soutien de Poutine, l’Algérie se met à dos l’Europe

Les liens politiques, économiques et militaires étroits entre l’Algérie et la Russie qui ont organisé cette semaine un exercice militaire conjoint à la frontière marocaine inquiètent l’Union européenne (UE).

Des eurodéputés ont adressé une correspondance à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour appeler à la révision des accords avec Alger.

Dans cette correspondance, un groupe de 17 députés européens avertit que le régime algérien est « parmi les quatre premiers acheteurs d’armes russes dans le monde, avec notamment un contrat d’armement de plus de 7 milliards d’euros en 2021 » et que « ce transfert militaire a fait de l’Algérie le troisième plus grand bénéficiaire d’armes russes dans le monde ».

Cette coopération militaire entre les deux pays est aussi axée sur l’organisation d’exercice militaire conjoint. En crise avec son voisin à cause notamment de la question du Sahara, l’Algérie a lancé cette semaine des manœuvres militaires antiterroristes conjointes avec les forces russes, dans la région de Bechar, près de la frontière marocaine.

Les députés européens voient aussi d’un mauvais œil la décision de l’Algérie de s’abstenir sur une résolution des Nations unies censurant les tentatives de la Russie d’annexer des régions ukrainiennes. Ce geste est « étonnant compte tenu du fait que l’Algérie a toujours essayé de se conformer au droit international et qu’elle respecte la souveraineté des nations. Cependant, il semble que ce soit une question de doubles standards algériens », critiquent-ils.

Toutes choses qui amènent les élus européens à exiger une réaction face aux liens militaires Algérie-Russie, mais aussi la révision des accords avec Alger.

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Du grand n'importe quoi dans la pensée de certains Algériens

Pourquoi le régime à Alger s’identifie à Poutine. L’auteur d’un article intitulé «Je suis Poutine !», publié sur un site officiel algérien proche de la junte au pouvoir du général Saïd Chengriha, estime que « la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine est nécessaire », ajoutant que celle-ci « vise le renversement du régime ukrainien, qui n’hésite pas à afficher ouvertement son idéologie néo-nazie, en l’accompagnant sans scrupule par des passages à l’acte ».

Dans cette lignée, l’auteur exprime son « soutien » à la décision russe, arguant « qu’il faut parfois faire la guerre pour préserver la paix, et tuer des innocents pour sauver l’humanité », avant d’accuser l’Ukraine, d’avoir « commis un génocide contre les populations du Donbass, avec méthode, et froideur ».

En parallèle, il soutient que « cette guerre est nécessaire parce qu’elle constitue un front de résistance à la montée du fascisme en Occident, et le danger qu’il fait peser sur la paix dans le monde », avant d’ajouter que « Poutine est un homme de son temps, qui partage son idéal politique avec celui de tous ceux qui sont victimes d’un Occident dominateur, arrogant et cupide ».

L’auteur ajoute que la guerre devient indispensable pour redresser le tort qui est fait et cite Israël, la guerre contre les nazis allemands, celles menées par les Vietnamiens contre l’impérialisme des Américains et les Algériens contre le colonialisme français étaient  et sont nécessaires.

Et il termine par « nous sommes des Poutines indignés, pour la paix dans le monde, la justice internationale et le salut de l’humanité ».

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