Organisé à l’hôtel Aurassi, le Forum économique franco-algérien s’est tenu à Alger les 9 et 10 octobre. Avec pour slogan «Pour un partenariat économique rénové», il avait pour objectif l’étude des opportunités d’affaires entre les entreprises des deux pays.
Cet événement se tenait en marge de la visite de la Première ministre française, Élisabeth Borne, qui, accompagnée de seize ministres, a coprésidé avec le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (Cihn).
Hommes d’affaires, représentants du patronat algérien et français et membres des gouvernements ont pu échanger sur les perspectives de coopération économique. Ils ont étudié les moyens pour consentir des investissements communs qui reposent sur la création de valeur ajoutée aux échanges économiques et commerciaux.
«Les politiques ont scellé cette nouvelle coopération; c’est aux opérateurs et aux acteurs d’agir, maintenant. Nous serons là pour les épauler et les appuyer», a souligné Élisabeth Borne au cours de ce forum organisé conjointement par la Chambre algérienne du commerce et de l’industrie (Caci) et la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF).
Le patronat français à l'écoute de l'Algérie
Fabrice Le Saché, porte-parole et vice-président du Medef, considère que le patronat français est attaché à la construction d’alliances qui bénéficieront aux deux pays. «Il y a eu une composante politique, avec des accords qui ont été conclus entre la Première ministre, Élisabeth Borne, et son homologue algérien, Aïmene Benabderrahmane», explique le vice-président du Medef à Arab News en français.
«Bien évidemment, tout reste à écrire. Les accords sont des cadres qu’il faut remplir avec des projets concrets. Au niveau du patronat français, nous avons pu échanger avec nos homologues algériens», ajoute-t-il, soulignant au passage la recomposition récente des organisations professionnelles en Algérie.
«Il faudra mettre en place le cadre dans lequel on ajoutera des flux dans des domaines variés comme l’agriculture, le tourisme, l’énergie, la santé ou l’automobile.» Le porte-parole du patronat français salue les décisions concrètes prises par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, au sujet de l’importation des véhicules de moins de trois ans, qui s’est vue facilitée.
«Un certain nombre de réformes menées par le gouvernement ont bénéficié aux entreprises algériennes elles-mêmes d’abord, puis aux entreprises internationales», nous explique-t-il, citant la fiscalité, le marché du travail, ou encore l’accès au foncier.
«Une réflexion plus globale»
Fabrice Le Saché met en exergue les coûts de l’énergie en Algérie, qui sont très compétitifs pour la production industrielle et moins onéreux qu’en France. «Cela nous incite à développer une réflexion plus globale sur les matières premières stratégiques et à étudier la possibilité d’établir des alliances industrielles avec les entreprises algériennes», nous révèle-t-il. «Désormais, le mot d’ordre de l’Algérie nouvelle exige que l’investissement soit sur place pour créer de la valeur, et cela nous convient. Cette relation va dans les deux sens, l’Algérie peut être un hub pour rayonner en Afrique et la France peut-être la base arrière de l’Algérie en Europe. C’est ce que nous essayons de construire ensemble.»
Interrogé sur le climat des affaires en Algérie, le vice-président du Medef affirme que «Les entreprises n’investissent pas avec un manuel géopolitique ou un livre d’histoire; elles ont besoin de voir les choses concrètes, elles regardent la rentabilité des investissements et analysent l’encadrement global, réglementaire, le droit social, la fiscalité, le rapatriement des dividendes, les conditions de l’installation, le marché des changes.»
«Aujourd’hui, il y a une réelle volonté du gouvernement algérien d’avancer rapidement avec des réformes. Certaines sont encore à l’état d’ébauche, mais d’autres ont abouti et des décrets ont été pris», poursuit M. Le Saché. «Ces mesures vont dans le sens de la facilitation, notamment en ce qui concerne cette règle du 51/49%, qui a été clarifiée. Il en va de même pour le dédouanement de machines. Il y a des choses qui bougent et nous voulons voir le verre à moitié plein.»
Le vice-président du Medef donne l’exemple des success-stories françaises en Algérie, notamment dans le secteur de l’agriculture avec le groupe Avril ou dans l’univers brassicole avec Castel. «Il faudra se concentrer sur ce qui va bien, essayer de régler les difficultés et projeter de nouvelles entreprises.»
«La relance du dialogue est aujourd’hui faite, les conditions de travail sont excellentes, la confiance est mise en avant, elle est plus forte; ce sont là de bonnes conditions pour les affaires», conclut-il.