Un émissaire du Vatican s'est rendu en Algérie pour marquer un demi-siècle de relations diplomatiques.
(Avec Arab News et Vatican News) - L'archevêque Paul Richard Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États et les organisations internationales, est arrivé mardi dans le pays, selon le site Web Vatican News.
Gallagher a commencé son voyage en Algérie par une visite au Monument des martyrs à Alger, qui commémore les victimes de la guerre de libération du pays.
Il a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune, le ministre de l'Intérieur Brahim Merad et le ministre des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi, ainsi que le recteur de la Grande Mosquée d'Alger, Mohammed Mamoune el-Kacimi el-Hassani.
Mercredi, il a visité le monastère de Tibhirine, où un groupe de moines trappistes a été tué en 1996. Les moines ont été béatifiés en 2018, ainsi que 12 autres personnes assassinées dans le pays entre 1994 et 1996. «Cela dit l’importance de ce monastère pour l’Église et c’était aussi un moment de recueillement, un moment paisible et une expérience forte pour toute personne qui se rend dans ce lieu, dans ce monastère, pour sentir aussi la présence des moines», dit Mgr Jean Paul Vesco (évêque d'Oran), en saluant la présence des membres de la communauté du Chemin neuf qui occupent aujourd’hui le monastère.
L'archevêque a ensuite rencontré des membres du corps diplomatique, des autorités civiles ainsi que d'une église locale avant de rentrer à Rome.
Au chapitre interreligieux, le chef de la diplomatie Vaticane s’est également entretenu avec le cheikh Mohamed Mamoune El Kacimi El Hassini, recteur de la grande mosquée d’Alger, connu pour être un homme de consensus et d’ouverture, aujourd’hui à la tête de la plus grande mosquée du Continent Africain. L’archevêque d’Alger évoque «une visite d’un grand espace sacré et de communion». Pour Mgr Vesco ces échanges sont «extrêmement importants»: «nous aimons accueillir dans des espaces sacrés, les gens aiment monter à Notre Dame d’Afrique à Alger, à Notre-Dame Santa-Cruz, à Oran, à la basilique Saint Augustin à Annaba». Partager les espaces sacrés, poursuit l’archevêque, même sans parler, «ça dit beaucoup plus, peut être de la réalité vécue dans chacune de nos traditions et de nos religions».