Maglor - Dans un nouveau développement de la crise diplomatique entre l'Algérie et le Maroc, les autorités algériennes ont émis des instructions pour refuser l'accueil des navires commerciaux arrivant par les ports marocains. Cette mesure intervient dans le contexte de l'aggravation des tensions entre les deux pays, où l'Association Professionnelle des Banques et des Établissements Financiers d'Algérie a émis une décision interdisant toute opération de domiciliation des contrats de transport prévoyant le réexpédition ou le transit par les ports marocains.
Selon un rapport publié par le site "Tout sur l'Algérie", l'association a exhorté les entreprises algériennes à s'assurer que les opérations de réexpédition ou de transit ne se font pas par les ports marocains. Cette décision s'inscrit dans le cadre des mouvements de l'Algérie pour rompre ses liens avec le Maroc sur le plan politique et économique, une décision annoncée par les autorités supérieures du pays.
Cette mesure fait suite à la possibilité que les grandes entreprises de transport international se dirigeant vers l'Algérie, en particulier celles en provenance du continent américain, utilisent les ports marocains pour échapper au paiement de la nouvelle taxe carbone imposée par l'Union européenne. Il est à noter que 40% de ces émissions seront soumises à une taxe en 2024.
D'un autre côté, il semble que la décision algérienne renforcera les ports espagnols, en particulier après l'amélioration des relations entre l'Algérie et l'Espagne, avec le retour progressif de l'ambassadeur algérien à Madrid il y a environ deux mois. Le gouvernement de Sanchez a fait face à une forte pression des institutions et des hommes d'affaires espagnols pendant la crise avec l'Algérie depuis 2022, où les exportations espagnoles vers l'Algérie ont chuté brusquement après la suspension de l'accord d'amitié entre les deux pays et l'imposition d'une quasi-interdiction d'entrée des produits espagnols en Algérie. Les chiffres officiels algériens indiquent que le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et Madrid était d'environ 9 milliards de dollars avant la crise actuelle.
Ces développements font suite à la décision de l'Algérie en octobre 2021 de ne pas renouveler le contrat par lequel elle fournissait au Maroc des quantités de gaz à travers un pipeline passant sur son territoire vers l'Espagne. Suite à cela, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné à la compagnie nationale Sonatrach de suspendre les relations commerciales avec la société marocaine et de ne pas renouveler le contrat, en raison des "pratiques hostiles du Royaume du Maroc envers l'Algérie, touchant à l'unité nationale".
En avril 2022, l'Algérie a menacé d'annuler les contrats de gaz avec l'Espagne en cas de réexportation vers le Maroc. Le ministère de l'Énergie et des Mines algérien a adressé une lettre aux autorités espagnoles indiquant que toute quantité de gaz algérien exportée vers l'Espagne et dont la destination réelle n'est pas celle prévue dans les contrats serait considérée comme une violation des obligations contractuelles, entraînant la résiliation des contrats.