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Les enjeux du prix Goncourt 2024 : Kamel Daoud et Gaël Faye en tête de la compétition

Maglor - À l'approche de la cérémonie du prix Goncourt prévue le 4 novembre 2024, les attentes sont palpables. Selon les critiques littéraires interrogés par Livres Hebdo, Kamel Daoud, avec son roman Houris, pourrait bien inscrire son nom au palmarès de cette récompense prestigieuse. Son éditeur, Gallimard, qui n’a pas reçu d'autres distinctions importantes cet automne, semble miser sur lui pour rompre une série d’années sans prix.

Une finale prometteuse et tendue

La finale du prix Goncourt 2024 s’annonce particulièrement compétitive, mettant en scène des auteurs aux thématiques puissantes et aux enjeux éditoriaux notables. Kamel Daoud et Gaël Faye sont souvent cités comme les principaux favoris, chacun abordant des blessures historiques toujours présentes. Houris de Daoud plonge dans les violences de la décennie noire algérienne, tandis que Jacaranda de Faye s'intéresse aux séquelles du génocide rwandais. Toutefois, Sandrine Collette et Hélène Gaudy pourraient bien surprendre, représentant des alternatives solides si le jury peine à choisir entre les deux premiers.

Kamel Daoud : Un favori à la fois littéraire et politique

Kamel Daoud est perçu par de nombreux critiques comme le grand favori de cette édition. Au-delà de la qualité littéraire de son œuvre, des facteurs politiques pourraient influencer la décision du jury. En effet, l’Algérie a récemment interdit aux éditions Gallimard de participer au Salon international du livre d'Alger, un geste qui pourrait jouer en faveur de l’auteur franco-algérien. Certains observateurs considèrent même ce potentiel prix comme un choix politique, une assertion qui alimente des débats au sein de la communauté littéraire.

Gaël Faye : Un auteur moderne et accessible

Face à Daoud, Gaël Faye, connu pour son succès tant littéraire que musical, incarne une figure plus moderne et accessible. Son roman Petit pays, déjà adapté au cinéma et ayant touché un large public, pourrait séduire un jury en quête de renouvellement et d'innovation dans le paysage littéraire. Sa popularité pourrait jouer en sa faveur, surtout dans un contexte où l’édition souhaite attirer un nouveau lectorat.

Les "recours" : Collette et Gaudy

Sandrine Collette, avec son roman Madelaine avant l'aube, et Hélène Gaudy, auteur de Archipels, sont perçues comme des choix de repli. Collette, en particulier, pourrait représenter une option consensuelle avec son récit touchant sur la découverte d'un enfant sauvage, une thématique qui résonne avec de nombreuses sensibilités contemporaines.

Le rôle décisif du jury

L’issue de cette compétition dépendra également du jury, désormais sous la présidence de Philippe Claudel, déterminé à éviter les divisions des années précédentes, où des votes avaient nécessité jusqu’à 14 tours. Claudel pourrait jouer un rôle clé dans la recherche d’un consensus, favorisant ainsi une conclusion claire et sans ambiguïté.

Une rivalité éditoriale

Ce Goncourt représente également une lutte acharnée entre deux figures majeures de l’édition parisienne : Antoine Gallimard et Olivier Nora. Gallimard, qui n’a pas remporté de prix Goncourt depuis quatre ans, espère un retour en force avec Kamel Daoud, tandis que Grasset, absent du palmarès depuis 2005, aspire également à renouer avec ce prestigieux prix littéraire.

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