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Les historiens algériens réclament l’accès en Algérie aux archives de la guerre

Alors que Paris a décidé de faciliter l'accès aux archives de la guerre d'Algérie en France, les historiens algériens réclament l'accès aux archives de cette période en Algérie. Ils viennent d'adresser, jeudi 25 mars, une lettre ouverte au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, où ils dénoncent les entraves bureaucratiques à leurs recherches.

(RFI) - Tant que ces archives algériennes ne seront pas ouvertes, l'historien Fouad Soufi estime que l'on ne pourra pas dissiper les zones d'ombre de la guerre d'indépendance, côté algérien.

« Ceux qui ne veulent pas ouvrir les archives n’ont pas compris que lorsqu’un ancien acteur rédige ses mémoires, il nous donne son point de vue sur tel et tel événement qui mériterait quand même que l’on puisse lire les archives de l’ALN [Armée de libération nationale], par exemple ».

 « Se comporter comme l’armée française - je veux dire au point de vue de la rédaction des documents - il y a eu toujours copie aux archives, copie aux archives… et ensuite, bien sûr, il y a toujours des zones d’ombre. La lutte, les problèmes qu’il y a eus entre les wilayas, cette histoire d’armée des frontières et des combats qui ont eu lieu en Wilaya IV entre l’armée des frontières et ce qui restait à l’époque de la Wilaya IV… Certains minimisent et d’autres, au contraire, estiment que cela a été… Hélas, il y a eu un millier de morts. D’autres disent non. Mais là, effectivement, tant que l’on n’a pas les archives de l’ALN, on ne pourra pas vraiment travailler sérieusement ».

Alors que Paris a décidé de faciliter l'accès aux archives de la guerre d'Algérie en France, les historiens algériens réclament l'accès aux archives de cette période en Algérie. Ils viennent d'adresser jeudi une lettre ouverte au président de la République Abdelmadjid Tebboune, où ils dénoncent les entraves bureaucratiques à leurs recherches. L'historien Fouad Soufi approuve leur initiative.

" C’est facile de critiquer la France mais il faudrait peut-être aussi mettre les choses au point chez nous. Ces archives étaient ouvertes jusqu’à il y a une dizaine d’années, mais petit à petit, cela s’est fermé. Que ce soit à Alger ou ailleurs, dans n’importe quelle grande ville du pays. (...) Il y a eu des chercheurs français, suisses et japonais qui ont eu accès à des documents, mais pas les chercheurs algériens. Ce n’est pas la première fois qu’ils réagissent mais là, pour une fois, ils s’adressent au président de la République. Une position qui, j’espère, ne va pas laisser indifférent le sommet de l’Etat."
Fouad Soufi

 

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