Maglor - Bamako, la capitale du Mali, a récemment convoqué l'ambassadeur d'Algérie en réponse à ce qu'elle qualifie d'"actes inamicaux" liés à des réunions entre des représentants algériens et des séparatistes touareg. Ces rencontres, selon les autorités maliennes, ont eu lieu sans l'implication ou l'information préalable des autorités maliennes, ce qui a suscité des préoccupations quant à une possible ingérence dans les affaires intérieures du Mali.
L'Algérie joue un rôle crucial en tant que médiateur principal dans les efforts visant à restaurer la paix dans le nord du Mali. Cet engagement découle d'un accord historique signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés, principalement composés de Touaregs, connu sous le nom d'accord d'Alger.
Cependant, malgré cet accord, la région du nord du Mali a été le théâtre d'une reprise des hostilités depuis la fin du mois d'août, marquant une période de turbulence après huit ans de relative stabilité. Les affrontements opposent les groupes armés à l'armée malienne, chacun cherchant à contrôler le territoire et les installations militaires abandonnées par les casques bleus de la Mission de l'ONU, qui ont été déployés dans la région depuis 2013.
La situation s'est compliquée davantage avec l'implication de l'Algérie dans des réunions avec des représentants de groupes séparatistes touareg, sans la participation des autorités maliennes. Bamako a exprimé son mécontentement, déclarant que ces rencontres, notamment aux plus hauts niveaux en Algérie, ont eu lieu avec des individus connus pour leur hostilité envers le gouvernement malien. Certains de ces mouvements signataires de l'accord de 2015 sont même accusés d'avoir rejoint le camp des terroristes.
Le gouvernement malien, par le biais d'un communiqué officiel, a déclaré que de tels actes constituent une "ingérence dans les affaires intérieures du Mali". Il a également exhorté les autorités algériennes à privilégier la voie de la concertation, soulignant que seules les autorités maliennes sont légitimes pour entretenir des échanges d'État à État avec les partenaires du Mali.
Actuellement, des chefs de groupes séparatistes touareg sont signalés en séjour en Algérie. Par ailleurs, l'influent imam malien, Mahmoud Dicko, a été reçu en audience à Alger par le président Abdelmadjid Tebboune. Ces développements soulèvent des interrogations sur les alliances et les relations régionales, mettant en lumière les défis complexes auxquels la région sahélienne est confrontée depuis le début des agissements des groupes jihadistes et des séparatistes touareg en 2012.