Poussée par l'interdiction des importations de smartphone en Algérie, la marque française Wiko ouvre une usine d’assemblage dans le pays. Une « décision stratégique » pour ses dirigeants.
Présent dans le pays depuis 2013, Wiko est sur le point de lancer sa première usine d’assemblage de smartphones en Algérie. La marque française, née à Marseille en 2011 et passée en 2016 dans le giron du chinois Tinno Mobile, occupera les anciens locaux dans lesquels étaient fabriqués les téléviseurs Thomson, dans la zone industrielle de Draria de la banlieue est d’Alger.
Associé à l’Algérien Sacomi Electronics
Pour cette implantation, Wiko s’est associé à l’Algérien Sacomi Electronics, déjà distributeur de la marque dans le pays. Le fabricant français, qui a opté du SKD (semi knocked-down) – assemblage de sous-ensembles déjà pré-assemblés – vise un taux d’intégration local de 25% dès la première année d’entrée en activité.
D’après les représentants du constructeur de téléphones, l’ouverture de l’unité de montage, prévue d’ici la fin de l’année, permettra « la création de 100 emplois directs et de 200 emplois indirects ». Ce nombre pourrait « être doublé d’ici 8 mois ».
Interrogé sur cette première implantation en Afrique, « L’Algérie est une évidence pour nous au regard des performances de Wiko dans ce pays », explique Didier Carmeille, directeur régional de Wiko pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord, parlant d’une « décision stratégique ».
En janvier, les autorités algériennes ont mis un coup d’arrêt aux importations, interdisant tout bonnement l’entrée dans le marché algérien de smartphones assemblés à l’étranger. Wiko devient le quatrième constructeur de téléphones à s’implanter en Algérie suite aux restrictions en matière d’importation, après LG Mobile Algérie, Samsung et Huawei.
Wiko cible en priorité les jeunes
Wiko cible en priorité les jeunes : « Nous aspirons à devenir la marque de référence des jeunes algériens en rendant accessibles les dernières technologies via des produits design, fun et offrant un excellent rapport qualité/prix. Wiko ambitionne d’être présente dans le top 3 des ventes de smartphones en Algérie pour les années futures et de développer à terme les exportations », soutient Didier Carmeille.
Après avoir été dans le top 3 des ventes en 2016, Wiko a en effet perdu cette place en 2017. La capacité de production de l’usine d’assemblage est d’un million d’unité par an, selon un communiqué de la marque. L’entreprise n’a pas souhaité indiquer les montants des investissements réalisés en Algérie.
La société Wiko Mobile est fondée en 2011 à Marseille par Laurent Dahan en partenariat avec les capitaux de la société chinoise Tinno dont elle était une filiale à 95 %, puis 100 % début 2018.
À l'origine, les équipes françaises de Wiko envoient le cahier des charges au fabricant chinois Tinno, qui leur envoie des prototypes qu'ils modifient pour adapter le téléphone au marché français. Les analystes considèrent Wiko comme un fabricant chinois disposant simplement d'un « bureau de compétences » en France et basant sa communication (publicités, réseaux sociaux) sur cette image française afin de se faire passer pour « un acteur local ».
Les 200 employés du groupe assurent un service après-vente et commercial interne, depuis Marseille.