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La crise accélère l’idée d’un salaire minimum européen

Nicolas Schmit, le commissaire en charge de l'Emploi, a repris son bâton de pèlerin. La Commission européenne vient en effet de lancer la deuxième phase de sa consultation publique pour définir les contours d'un instrument qu'elle qualifie d'«essentiel» pour la reprise économique.

(DH) - Nicolas Schmit, le commissaire européen en charge de l'Emploi et des Droits sociaux, peut afficher sa satisfaction. Son cheval de bataille, le salaire minimum européen, vient de passer du pas au trot. En effet, la Commission européenne a lancé la seconde phase de sa consultation publique pour dessiner les contours d'une mesure considérée comme essentielle à la reprise économique après la crise sanitaire.

C'est «un signal politique fort», a commenté Nicolas Schmit, en milieu de semaine lors d'un point presse. D'autant que l'impact économique de la pandémie a, selon lui, «encore consolidé la demande en faveur d'une action de l'UE visant à réduire les inégalités salariales et la pauvreté des travailleurs». «L'augmentation des salaires les plus bas a toujours un effet positif sur la demande et donc la résilience de l'économie», a t-il encore souligné.

Commentant la critique selon laquelle un ajustement des salaires minimums pourrait donner aux pays de l'Europe de l'Est un avantage concurrentiel, le Luxembourgeois a rétorqué que des salaires minimums adéquats peuvent «aussi améliorer la productivité» et renforcer le marché unique en réduisant le dumping social au sein de l'UE.

Pour rappel, la Commission européenne avait lancé une première consultation au mois de janvier qui avait été accueillie favorablement par 23 organisations syndicales et patronales. Au cours de cette seconde phase, les acteurs sociaux sont interrogés sur les différentes «voies possibles» pour garantir que les salaires minimums européens soient fixés de sorte à assurer un «niveau de vie décent pour tous les travailleurs».

De l'avis de la Commission, les salaires minimums doivent être fixés après la mise en place d’un plancher représentant 50 à 60 % du salaire médian de chaque pays. «C'est un indicateur important, mais pas l'unique», a rappelé Nicolas Schmit qui a de nouveau précisé «qu'il faut aussi prendre en compte des indicateurs comme le coût de la vie et les conditions économiques et sociales dans chaque pays.»

La consultation prendra fin le 4 septembre. En cas d'accord des partenaires sociaux, la Commission présentera une proposition. Le dernier mot reviendra ensuite aux Etats membres et au Parlement européen.

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