Maglor - Le président français Emmanuel Macron a exprimé, lundi 18 novembre 2025 à Berlin, sa volonté d’engager un échange direct avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune. Interrogé en conférence de presse sur la possibilité d’une rencontre en marge du sommet du G20 en Afrique du Sud, le chef de l’État français s’est déclaré « disponible » pour un dialogue franc et constructif.
Un échange pour débloquer plusieurs dossiers sensibles
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité pour les deux pays d’avancer sur plusieurs questions majeures, au premier rang desquelles la gestion migratoire, devenue l’un des sujets les plus sensibles entre Paris et Alger.
« Je tiens à ce que la France soit respectée et à ce qu’elle mène un dialogue sérieux, calme et exigeant », a-t-il souligné, laissant entendre que la rencontre devrait mener à des résultats concrets pour être envisagée.
Outre le dossier migratoire, les questions économiques, sécuritaires et la coopération régionale figurent parmi les priorités évoquées par Macron.
À Alger, un “processus de contacts” déjà engagé
Le même jour, à Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a confirmé l’existence d’un « processus de contacts » entre les deux capitales. Il a toutefois tenu à minimiser la portée du mouvement, indiquant qu’il ne s’agissait pas d’une initiative spectaculaire mais d’une reprise progressive du dialogue diplomatique.
Attaf a également précisé que cette dynamique n’était pas liée à l’affaire de Boualem Sansal, l’écrivain franco-algérien récemment gracié par le président Tebboune.
Selon lui, les relations entre la France et l’Algérie « dépassent largement » cette affaire, et les échanges diplomatiques suivent « leur propre logique ».
Une normalisation encore fragile
Les relations franco-algériennes ont connu plusieurs crises ces dernières années :
- divergences persistantes autour du Sahara occidental,
- tensions sur les expulsions de ressortissants algériens,
- crispations autour de l’incarcération puis de la grâce de Boualem Sansal, obtenue après une demande du président allemand Frank-Walter Steinmeier.
L’arrivée de Laurent Nunez au ministère français de l’Intérieur, en octobre 2025, a toutefois marqué un tournant. Plusieurs signaux indiquent depuis une volonté des deux pays de réinstaller un climat de confiance, malgré les désaccords.
Une rencontre en marge du G20 ?
Les équipes diplomatiques françaises travaillent désormais à organiser une rencontre entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune lors du sommet du G20 en Afrique du Sud.
Si la crise n’est pas totalement résolue, ce rendez-vous représenterait une étape importante vers un retour à un dialogue régulier entre Paris et Alger.
Le dossier migratoire sera central : depuis plusieurs mois, Alger refuse de reprendre des ressortissants en situation irrégulière, provoquant une montée des tensions.
La rencontre pourrait ainsi ouvrir la voie à des solutions pragmatiques, susceptibles de relancer une coopération bilatérale affaiblie mais jugée stratégique par les deux pays.