Hicham TOUATI - En commémoration du 50ème anniversaire de la Marche Verte, un événement phare a marqué la scène académique et culturelle de Fès. Le samedi 8 novembre 2025, à 15h30, le lycée Ibn Arabi, relevant de la Direction provinciale de l’Éducation de Fès et de l’Académie Régionale de l’Éducation et de la Formation de Fès-Meknès, a organisé une conférence scientifique sous le thème : « Des réalisations développementales aux victoires diplomatiques ». Cet événement, d’une portée symbolique forte, a rassemblé un parterre d’invités de marque, dont des enseignants, des fonctionnaires, des officiers du district de police de Bensouda, quelques élus locaux, avocats, médecins, étudiants, lycéens et des représentants de l’association des parents d’élèves et des médias locaux.
Le choix du lycée Ibn Arabi, établissement réputé pour son rayonnement éducatif, n’est pas anodin. Il témoigne d’une volonté d’ancrer les débats nationaux dans les espaces éducatifs, en associant les jeunes générations aux réflexions sur l’histoire et la diplomatie marocaines. L’établissement s’est ainsi transformé, le temps d’une après-midi, en un lieu d’échanges intellectuels et citoyens, renforçant son ouverture sur son environnement socio-culturel.
Avec la modération dynamique de M. Abdenbi ANSARI, et une introduction élégante et précise de Mme Hafida TAJMAMT, la conférence a débuté par le mot de bienvenue du directeur de l’établissement, M. Nourddine LAQLII . Ce dernier a souligné l’importance de « célébrer la Marche Verte, épopée glorieuse qui incarne la symbiose entre le Trône et le peuple, et qui continue d’inspirer les réalisations contemporaines du Royaume ». Il a également mis en avant la fierté de son institution d’accueillir une réflexion de haut niveau sur des enjeux aussi stratégiques.
La première intervention, assurée par Dr. Anas AKASBI, Inspecteur coordinateur régional d’histoire-géographie, a porté sur « La Marche Verte : renouvellement de l’allégeance… des liens historiques à la consécration de l’autonomie ». Dans une présentation dense, M. AKASBI a retracé la continuité historique et symbolique entre les liens d’allégeance séculaires unissant les tribus sahraouies au Souverain et la modernité de la proposition marocaine d’autonomie. Il a insisté sur la dimension de renouvellement de la « bay’a » que représente la Marche Verte, non comme un simple fait historique, mais comme un socle permanent de l’unité nationale.
Le deuxième temps fort fut l’intervention du Dr. Mohammed ACHOUR, docteur en Sciences Juridiques et Économiques. Spécialiste du droit international, il a développé une analyse rigoureuse du « Contexte politique et juridique : la victoire diplomatique de la cause du Sahara marocain ». Il a démontré, références juridiques à l’appui, que le principe d’autodétermination, tel que défini par les Nations Unies, ne saurait remettre en cause l’intégrité territoriale des États. Citant des avis juridiques internationaux, comme celui de la Cour Internationale de Justice de 1975 confirmant l’existence de liens juridiques et historiques entre le Sahara et le Maroc, ainsi que des décisions récentes de l’Union Européenne, il a étayé la légitimité et la crédibilité croissante de l’Initiative d’Autonomie marocaine sur la scène internationale.
Enfin, M. Ali LAKSAB, chercheur en études politiques et juridiques et membre du conseil communal de Fès, a clôturé le cycle des conférences par une communication sur « L’autonomie : entre la spécificité marocaine et les expériences internationales ». Son exposé a permis une mise en perspective comparative, analysant comment le modèle marocain d’autonomie, tout en s’inspirant des meilleures pratiques internationales, puise sa force dans sa conformité aux réalités historiques, sociales et politiques du Royaume. Il a souligné le caractère pragmatique et pacifique de cette initiative, présentée comme une solution réaliste et durable.
La salle a réservé un accueil chaleureux et attentif aux intervenants. La richesse des présentations a suscité un vif intérêt, matérialisé par une session de questions-réponses de haute tenue. Cette interactivité a démontré l’appropriation de ces enjeux par un public diversifié.
La réussite de cette manifestation tient autant à la qualité des interventions qu’à l’organisation impeccable qui l’a caractérisée. Cet événement a confirmé le rôle central de l’institution scolaire non seulement comme lieu de transmission du savoir, mais aussi comme creuset de la citoyenneté et plateforme de débat éclairé sur l’avenir de la Nation. En liant avec succès pédagogie, recherche et engagement national, le lycée Ibn Arabi a offert une belle leçon d’ouverture et de civisme.
