
Avec l'ambition de renforcer les liens culturels entre la France et l'Algérie, les maisons d'édition Philippe Rey, basée à Paris, et Barzakh, à Alger, lancent une initiative commune. Elles décident de publier ensemble des œuvres littéraires, traduites de l'arabe, provenant d'écrivains des cinq nations du Maghreb : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie. Cette série, baptisée Khamsa, est sous la direction de Sofiane Hadjadj, co-fondateur de Barzakh.
(Les Univers du livre) - Le Maghreb regorge de visions culturelles qui sont souvent mal représentées ou mal comprises en Occident. Elles permettent de mieux saisir la diversité de cette région, fréquemment stéréotypée à travers les prismes du terrorisme, de la migration ou de la politique.
Une perspective plus nuancée
Nombre d'éditeurs français supposent que les auteurs maghrébins écrivent naturellement en français, en se rappelant d'auteurs comme Assia Djebar ou Kateb Yacine. Or, depuis des années, l'arabe est la langue dominante de la littérature au Maghreb.
De nombreux auteurs contemporains s'expriment en arabe, en s'émancipant des rigidités traditionnelles de la langue, et en y intégrant des innovations linguistiques et thématiques. Face aux défis sociopolitiques de leur région, la fiction est pour eux un moyen d'exprimer et de confronter les réalités de leur époque.
La collection Khamsa entend refléter ces diverses facettes du Maghreb. Elle ambitionne de donner aux lecteurs francophones une perspective plus complète et nuancée de ces pays si intimement liés par l'histoire et la culture, mais souvent perçus comme distants.
Le mot khamsa en arabe signifie cinq, et représente aussi la main de Fatma, un talisman traditionnel de protection en Afrique du Nord, symbole également présent en Méditerranée orientale.
Ci-dessous, les deux premiers titres de la collection, signés de l'Algérien Salah Badis et du Tunisien Aymen Daboussi, qui paraîtront le 5 octobre prochain.
Hocine Bouhadjera