
Le poète Joachim du Bellay, 500 ans après sa naissance, est avec Molière, né en 1622, l'un des deux écrivains mis à l'honneur pour la Semaine de la langue française et de la francophonie qui s'ouvre samedi.
Célèbre pour le vers "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage" ("Les Regrets", 1558), du Bellay est né probablement en 1522, à Liré, entre Angers et Nantes.
Il a publié en 1549 "La Deffence et Illustration de la langue francoyse", où il plaidait pour le français comme langue littéraire, en particulier pour la poésie, à une époque où les lettrés considéraient le latin et le grec comme supérieurs.
"Cet engagement pour notre langue était déjà primordial. Ce manifeste paraît tout juste dix ans après l'ordonnance de Villers-Côterets, accorde à la langue française toutes ses lettres de noblesse, et la hisse enfin au rang des langues littéraires", a rappelé la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, en présentant la Semaine à son ministère mercredi.
Elle s'était rendue le 5 mars au musée Joachim du Bellay à Liré, pour lancer les festivités de cette année du Bellay. Un colloque international sur "La Deffence" est ainsi prévu du 18 au 20 mai à l'université d'Angers.
La Semaine de la langue française et de la francophonie se poursuit jusqu'au 20 mars, avec comme parrain le comédien Michel Boujenah.
L'un des événements sera une "Dictée francophone sur les ondes" le 19, écrite par le linguiste Bernard Cerquiglini à partir d'une tirade de Molière (Harpagon dans "L'Avare").
Joachim du Bellay est né en 1522 à Liré, entre Angers et Nantes, dans une famille aristocratique prestigieuse. Vers l’âge de 6 ans, il est placé sous la tutelle de son frère aîné, René du Bellay, après le décès de ses parents. Mais en réalité, Joachim du Bellay connaît une enfance très solitaire.
Cette solitude pèse sur le jeune homme qui se réfugie dans la poésie. Il se confie dans ses écrits. D’ailleurs, Joachim est l’un des premiers poètes à dire « je » et à livrer son expérience personnelle dans ses textes.
En 1553, le poète accompagne son oncle à Rome pour une mission diplomatique. Mais son expérience en Italie est très décevante. Pendant son voyage, son Anjou natale lui manque. Il regrette même la solitude et la plénitude que lui apportait la douceur angevine.
C'est à ce moment, qu'il rédige sa célèbre œuvre, Les Regrets, un recueil de sonnets d’inspiration élégiaque et satirique, écrit à l’occasion de son voyage italien.