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Décidé à tourner la page Trump, Biden veut faciliter les naturalisations aux États-Unis

Biden veut faciliter les naturalisations aux États-Unis

Le nouveau locataire de la Maison-Blanche demande à son administration de passer en revue tous les freins à l’immigration légale et à l’intégration posés par son prédécesseur.

(AFP) - Le président Joe Biden demandera mardi à son gouvernement de faciliter la naturalisation des neuf millions de migrants éligibles à la citoyenneté américaine, dans le cadre d’une série de mesures destinées à renouer avec la tradition d’accueil des Etats-Unis.

Le président démocrate ordonnera également de passer en revue tous les freins à l’immigration légale et à l’intégration posée par son prédécesseur Donald Trump, ce qui devrait déboucher sur «des changements de politique radicaux», ont annoncé de hauts responsables du gouvernement.

Sa stratégie «est fondée sur le postulat de base que notre pays est plus sûr, fort et prospère avec un système migratoire sain, rationnel et humain», ont-ils expliqué lors d’un point-presse, en amont de la signature de trois décrets présidentiels dans l’après-midi.

«Le postulat de base»

Conformément à ses promesses de campagne, l’un d’eux porte sur la mise en place d’un groupe de travail chargé de réunir les familles de migrants séparées par la politique de «tolérance zéro» à la frontière adoptée par l’administration Trump en 2018. Face au tollé, le gouvernement républicain y avait renoncé, mais des centaines d’enfants n’ont jamais retrouvé leurs parents.

Ce groupe de travail aura pour mission de les identifier et de proposer des solutions pour réunifier les familles, «selon leurs désirs et leurs situations», ont précisé les hauts responsables sans dire si cela pourrait inclure le retour sur le sol américain des parents ou des enfants expulsés.

Un deuxième décret porte sur les pays d’origine des migrants. Outre le retour d’aides économiques, il vise à remettre en place les voies d’immigration légale à la source, comme celles ayant permis sous Barack Obama de faire venir des centaines de mineurs dont les parents étaient déjà aux Etats-unis, sans qu’ils aient à emprunter des routes migratoires dangereuses.

«Test de richesse»

Quant au troisième décret, il vise à favoriser l’intégration des migrants installés légalement aux Etats-Unis. Il prévoit de «rendre la naturalisation plus accessible aux neuf millions de personnes éligibles à la citoyenneté américaine», selon ces responsables.

Cet objectif passe notamment par une révision de la règle dite «de la charge pour la société» créée en août 2019 par l’administration républicaine pour refuser la carte verte ou la citoyenneté américaine aux migrants touchant des aides sociales, comme par exemple des soins subventionnés ou une allocation logement.

«Il s’agissait d’un test de richesse pour les migrants», a dénoncé un de ces hauts responsables.

La plupart de ces réformes seront pilotées par le ministre de la sécurité intérieure (DHS). Joe Biden a nommé Alejandro Mayorkas à ce poste, et le Sénat doit se prononcer à la mi-journée sur son choix.

S’il est confirmé, ce fils de réfugiés cubains, arrivé nourrisson aux Etats-Unis, sera le premier Hispanique à diriger ce ministère tentaculaire qui supervise les questions d’immigration, la police aux frontières mais aussi la réponse aux situations d’urgence.

«Richesse pour les migrants»

Dès son premier jour à la Maison Blanche, le président avait déjà envoyé des gages à l’aile gauche du parti démocrate qui attend un virage à 180 degrés en matière d’immigration, après quatre années consacrées à verrouiller les frontières des Etats-Unis.

Il a notamment annulé deux mesures-phares de son prédecesseur: la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique, que Joe Biden a décidé d’interrompre, et l’interdiction d’entrée sur le sol américain de ressortissants de pays en majorité musulmans, que le démocrate a levée.

Il a également transmis un projet de loi au Congrès qui pourrait entraîner la régularisation des millions de sans-papiers présents aux Etats-Unis. Son adoption nécessitera toutefois de convaincre plusieurs élus républicains, ce qui semble difficile.

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