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Immigration : Giorgia Meloni lâchée par ses alliés polonais et hongrois

Immigration : Giorgia Meloni lâchée par ses alliés polonais et hongrois

La Première ministre italienne Giorgia Meloni n’a pas réussi à convaincre ses homologues polonais et hongrois d’adopter les conclusions du Conseil européen relatives à la question de l’immigration, malgré les liens politiques forts qui unissent ces trois pays.

(Euractiv) - En conséquence, les conclusions du Conseil des 29 et 30 juin n’ont pas été adoptées, la Pologne et la Hongrie n’apposant pas leurs signatures.

Pour influencer les deux États membres, le président du Conseil européen Charles Michel avait suggéré que Mme Meloni tente une nouvelle négociation trilatérale pour les convaincre d’assouplir leur position.

« J’ai essayé de jouer les médiateurs jusqu’au bout », a expliqué Mme Meloni, constatant l’échec.

« Je ne suis jamais déçu par ceux qui défendent les intérêts de leur nation. La question posée par les Polonais et les Hongrois n’est pas d’ordre migratoire. Ce sont les deux pays qui s’occupent le plus des réfugiés ukrainiens. Ils le font avec des ressources de l’UE qui ne sont pas suffisantes », a-t-elle expliqué.

« Leur position ne porte pas sur la dimension extérieure, qui est la priorité italienne et la seule manière de traiter la migration, par un rapprochement de tous les acteurs », a-t-elle ajouté.

L’accord auquel les ministres de l’UE sont parvenus début juin — à l’exception de la Pologne et de la Hongrie — prévoyait l’obligation de solidarité et, par conséquent, la volonté de relocaliser ou, à défaut, de payer une indemnité de 20 000 euros pour chaque migrant non relocalisé.

« Je ne nourris aucune réserve à l’égard de mon amie Giorgia et je suis satisfait du rôle qu’elle a joué parce qu’elle a toujours essayé de trouver un compromis », mais « nous avons consenti à ne pas être d’accord » sur la question migratoire, alors que « nous sommes d’accord sur tout le reste ».

« Je lui souhaite bonne chance avec ce pacte. Je ne pense pas que ce soit la solution parce qu’il ne s’attaque pas à la racine du problème, mais je ne commente pas les prérogatives et les évaluations du gouvernement italien », a ajouté le Premier ministre polonais.

À la fin de l’année, la Pologne connaîtra des élections qui seront cruciales pour l’Europe. L’ancien Premier ministre polonais Donald Tusk, affilié au Parti populaire européen (PPE), tout comme Forza Italia, le parti de Mme Meloni en Italie, sera l’adversaire de M. Morawiecki.

Le PPE et le parti européen de droite conservatrice, les Conservateurs et réformistes européens (CRE)  — le groupe au Parlement européen dont Meloni est la présidente — travaillent à une alliance en vue des élections européennes de juin 2024.

Si M. Morawiecki venait à perdre les élections, cette alliance pourrait prendre fin et Mme Meloni perdrait alors un allié de taille.

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