Maglor-Paris, 14 mai 2025 – Alors que la France fait face à un vieillissement accéléré de sa population et à une baisse continue de la natalité, une étude récemment publiée par le think tank Terra Nova relance le débat sur le rôle crucial de l’immigration dans la préservation du modèle économique et social français.
Selon ce rapport, pour maintenir l’équilibre entre actifs et inactifs et assurer la pérennité de l’activité économique, la France devra accueillir entre 250 000 et 310 000 travailleurs étrangers par an d’ici 2040. En 2022, le pays avait accueilli 331 000 immigrants, un chiffre qui s’inscrit dans cette trajectoire nécessaire.
« L’immigration ciblée et contrôlée est devenue une nécessité pour faire face aux défis démographiques de demain », estime Terra Nova.
Un soutien vital aux secteurs en tension
L’étude met en lumière la dépendance croissante de certains secteurs économiques à la main-d'œuvre immigrée. Parmi les professions dites « en tension », où les recrutements locaux ne suffisent plus, on retrouve l’aide à domicile (où 61 % des travailleurs en Île-de-France sont étrangers), la construction, l’agriculture ou encore les métiers de la propreté.
Mais cette dépendance ne concerne pas uniquement les emplois peu qualifiés. Le rapport révèle que 20 % des médecins exerçant en France sont diplômés à l’étranger, signe que l'immigration contribue également à pallier les pénuries dans les métiers hautement qualifiés.
Une pression démographique inévitable
Les projections de l’Insee confirment que la pénurie de main-d’œuvre s’aggravera dans les prochaines années, en raison de la retraite massive des baby-boomers et de l’insuffisance du renouvellement générationnel. Le maintien d’un flux régulier de travailleurs étrangers apparaît donc comme une condition sine qua non pour éviter la stagnation économique et garantir le bon fonctionnement des services publics.
Une opinion publique partagée, souvent mal informée
Au-delà des données économiques, Terra Nova s’est également penché sur la perception de l’immigration par la population. Un sondage du Crédoc, cité dans l’étude, montre que 73 % des Français surestiment la part des immigrés dans le pays, pensant qu’elle est bien supérieure au chiffre réel de 10,7 % (source Insee).
Pourtant, la majorité des Français se disent favorables à une immigration choisie, alignée sur les besoins économiques du pays, plutôt qu’à une politique d’ouverture sans condition.
Adapter les politiques migratoires à la réalité
Terra Nova conclut que l’adaptation des politiques d’immigration aux réalités du marché du travail et aux enjeux démographiques est urgente et incontournable. Elle devra s’accompagner de mesures d’intégration renforcées, afin de favoriser l’acceptabilité sociale de cette immigration indispensable.
« Ce n’est pas un choix idéologique, mais un impératif économique », souligne le rapport.