Partager sur :

La politique européenne actuelle «encouragerait» l'immigration irrégulière

La politique européenne actuelle «encouragerait» l'immigration irrégulière

La Cour des comptes européenne a estimé, dans un rapport publié lundi, que la politique actuelle «encourage» l'immigration irrégulière dans l'UE. Cette déclaration est soutenue par des données montrant que quatre migrants sur cinq qui entrent de manière irrégulière en Europe parviennent à rester dans l'espace Schengen et ne sont pas renvoyés.
 
L'audit européen a analysé en détail le cas de dix pays d’origine de migrants irréguliers qui arrivent dans l'Union européenne, dont le Maroc, l'Algérie, la Guinée, la Tunisie, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak, le Nigeria, l'Inde et le Bangladesh. En général, les auditeurs ont détecté une «inefficacité» dans la coopération pour les retours de migrants entre 2015 et 2020 qui, au lieu de dissuader, encourage l'immigration irrégulière.
 
Chaque année depuis 2008, un demi-million de migrants reçoivent l'ordre de retourner dans leur pays après leur arrivée de manière irrégulière dans l'UE. Cependant, seul un tiers d'entre eux est renvoyé vers un pays tiers (29% en 2019), alors que le taux de retour est inférieur à 20% dans des pays comme le Maroc, qui sont hors UE, ajoute la cour européenne des comptes. Celle-ci pointe le peu d'accords de réadmission existants et l’absence d'une politique européenne commune comme cause du problème.

«Nous espérons que notre audit contribuera au débat sur le nouveau pacte de l'UE sur les migrations et l'asile, car une politique de réadmission efficace et bien gérée est un élément essentiel d'une politique migratoire mondiale», a déclaré Leo Brincat, membre de la cour.
 
Pour la Cour des comptes européenne, la solution consiste à mettre en place des incitations au respect des accords ainsi qu'à appliquer des sanctions en cas de violation. En ce sens, le rapport critique la capacité de l'UE à signer des accords de réadmission des migrants comme celui que l'Espagne a conclu avec le Maroc depuis les années 1990, entré en vigueur fin 2012.
 
Les auditeurs constatent aussi que de tous les instruments dont disposent les 27 pour freiner l'immigration irrégulière, le seul qui semble fonctionner, selon cet audit, est celui des visas, «dont les dispositions révisées peuvent être utiles pour motiver les pays tiers à coopérer lors des réadmissions».

Lire le rapport de la Cour des comptes européenne

Partager sur :