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Les passeurs de migrants entravés à la frontière franco-espagnole

Les passeurs de migrants entravés à la frontière franco-espagnole

Seize passeurs ont été condamnés et emprisonnés récemment, pour avoir fait traverser la frontière franco-espagnole à des migrants, au coeur des Pyrénées, a appris l'AFP lundi auprès du parquet.

(AFP) - Depuis septembre 2021, douze comparutions immédiates ont visé des individus transportant "majoritairement des Algériens et quelques Marocains", a précisé le procureur de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, à l'AFP.

Pour "200 à 300 euros en moyenne", les passeurs, eux aussi Algériens et résidant pour la plupart sur le territoire espagnol, conduisaient les migrants de la ville de Lérida, en Catalogne, jusqu'à Toulouse.

Alors que les contrôles s'étaient renforcés autour de Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) et Perpignan (Pyrénées-Orientales), les deux principaux axe routiers entre la France et l'Espagne, la Police aux frontières (PAF) a identifié "un point de faiblesse" au Pont-du-Roy (Haute-Garonne), un point de passage moins fréquenté.

Des premières arrestations ont permis de constater que ces passeurs utilisaient leur véhicule personnel, occupé en moyenne par trois ou quatre personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, pour rallier Toulouse.

"Cela se faisait soit par les réseaux sociaux, en indiquant une place à Lérida où on peut trouver des gens qui peuvent vous transporter, soit par la famille, qui connaissait ces passeurs et en parlait", décrit le procureur de Saint-Gaudens.

"Ce n'est pas un réseau structuré, cela fonctionne à l'opportunité", poursuit M. Amunzateguy, qui explique avoir voulu apporter "une réponse ferme et en adéquation avec les moyens déployés par la PAF" en systématisant le recours aux comparutions immédiates dans ce type de cas.

A chaque fois, les conducteurs, tous des hommes, ont été condamnés, avec mandat de dépôt, à des peines oscillant entre quatre et huit mois de prison, mais pouvant aller jusqu'à douze mois, voyant leurs véhicules saisis et étant interdits de territoire français. "Ce sont des peines assez sévères", reconnaît le magistrat.

La majeure partie des interpellations a eu lieu en septembre 2021, moment choisi par les autorités, réunies au Centre de coopération policière et douanière de Melles, pour intensifier les contrôles à la frontière.

"Depuis début octobre, il y a eu un coup d'arrêt, mais récemment on a eu à nouveau le même mode opératoire donc la vigilance demeure", affirme M. Amunzateguy.

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