Partager sur :

L'Italie redoute un afflux de migrants d'Afghanistan après le départ de l'Otan

L'Italie redoute un afflux de migrants d'Afghanistan après le départ de l'Otan

L'arrivée de migrants en provenance d'Afghanistan «deviendra un problème de plus en plus sérieux», a dit le chef de gouvernement italien devant les députés, en présentant la réunion du Conseil européen de jeudi et vendredi. Le ministère de la Défense a récemment indiqué que plus de 80 collaborateurs et interprètes afghans avec leurs familles étaient arrivés en Italie il y a une dizaine de jours

(AFP) - Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a exprimé mercredi la crainte de voir arriver en Europe un grand nombre de migrants afghans après le retrait de l'Otan d'Afghanistan qui doit être achevé le 11 septembre.

L'arrivée de migrants en provenance d'Afghanistan "deviendra un problème de plus en plus sérieux", a-t-il dit devant les députés, en présentant la réunion du Conseil européen de jeudi et vendredi qui aura également la question migratoire à son ordre du jour à la demande de l'Italie.

"On peut prévoir" que le départ des troupes occidentales de l'Afghanistan "provoquera une augmentation des flux de migrants de ce pays dont on ne connaît pas encore la dimension mais dont on sait qu'elle sera importante", a-t-il dit.

Le ministère de la Défense a récemment indiqué que plus de 80 collaborateurs et interprètes afghans avec leurs familles étaient arrivés en Italie il y a une dizaine de jours, suivis peu après par près de 200 autres ayant travaillé avec les troupes italiennes en Afghanistan et qui craignaient pour leurs vies.

Des vérifications sont en cours concernant environ 400 autres Afghans pour voir s'ils ont effectivement coopéré avec l'armée italienne, précise le communiqué du ministère.

M. Draghi a longuement insisté sur la nécessité pour l'Union européenne de s'impliquer davantage et de manière unie et coordonnée dans la gestion des flux migratoires.

"Le gouvernement veut gérer l'immigration d'une manière équilibrée, efficace et humaine. Mais cela ne peut pas être une question uniquement italienne. Elle doit être vraiment européenne", a-t-il dit.

L'Italie, confrontée depuis des années à un afflux massif de migrants, se plaint régulièrement du manque de solidarité européenne dans la gestion de ce problème.

"Il faut un engagement commun pour contenir les flux d'immigration illégale, organiser l'immigration légale et aider ces pays (d'origine et de transit, ndlr) à se stabiliser et à retrouver la paix", a-t-il dit.

Il a également insisté sur la nécessité de faire un effort pour mieux intégrer les migrants légaux.

"Si nous n'intégrons pas ces personnes au sein de la société italienne, nous nous faisons du tort à nous-mêmes en premier lieu car l'absence d'intégration signifie que nous produisons des êtres hostiles en substance. Si nous ne les intégrons pas nous produisons potentiellement des ennemis", a-t-il dit.

Partager sur :