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L’OMS défend le droit des réfugiés aux soins de santé

L’OMS défend le droit des réfugiés aux soins de santé

Les millions de migrants et de réfugiés qui se voient refuser des soins de santé adéquats devraient être inclus dans les systèmes de santé des pays d’accueil, selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié la semaine dernière.

Avec la maladie, la famine, le changement climatique et la guerre qui propulsent un mouvement de masse de personnes, le conflit en Ukraine a poussé le nombre total de personnes déplacées au-dessus de 100 millions pour la toute première fois. De quoi peser sur les systèmes de santé dans des pays déjà frappés par la pandémie du Covid-19.

Les réfugiés et les migrants ont des besoins de santé qui peuvent être différents de ceux des populations hôtes. Certains ont connu des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, par exemple, et ont été contraints de sauter des repas ou d’emprunter de l’argent pour se nourrir, selon le rapport. Les camps de réfugiés surpeuplés exacerbent la transmission de maladies transmissibles, telles que la tuberculose, a noté le rapport, ajoutant que les preuves suggéraient que le stress lié à l’adaptation à un nouvel environnement, au chômage ou aux traumatismes pourrait augmenter la toxicomanie.

Le rapport a également souligné comment des millions de travailleurs migrants étaient employés dans des emplois dangereux, les exposant à un risque accru de blessures et de maladies liées au travail.  

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« On compte aujourd’hui environ un milliard de migrants dans le monde, soit près d’une personne sur huit. L’expérience de la migration est un déterminant clé de la santé et du bien-être et dans de nombreuses sociétés, les réfugiés et les migrants restent parmi les membres qui sont les plus vulnérables et reçoivent le moins d’attention », a déclaré le Dr Tedros. « Ce rapport est le premier à proposer une analyse mondiale de la santé des réfugiés et des migrants. Il plaide en faveur d’une action urgente et collective pour veiller à ce que ces populations puissent accéder à des services de santé qui tiennent compte de leurs besoins. Il illustre également la nécessité pressante de s’attaquer aux causes profondes de la mauvaise santé et de réorienter radicalement les systèmes de santé pour les adapter à un monde de plus en plus en mouvement. »

S’appuyant sur un vaste examen de la littérature du monde entier, ce rapport prouve que les réfugiés et les migrants ne sont pas intrinsèquement en moins bonne santé que les populations d’accueil. En revanche, les mauvais résultats en matière de santé en ce qui les concerne s’expliquent plutôt par les répercussions des insuffisances de plusieurs déterminants de la santé, comme l’éducation, le revenu, le logement et l’accès aux services, que viennent aggraver les obstacles linguistiques, culturels, juridiques et autres et les relations qui unissent tous ces facteurs tout au long de la vie.

Le rapport réaffirme que l’expérience de la migration et des déplacements est un facteur clé de la santé et du bien-être d’une personne, en particulier lorsqu’elle est associée à d’autres déterminants. Par exemple, une méta-analyse réalisée récemment sur plus de 17 millions de participants originaires de 16 pays dans cinq Régions de l’OMS a fait apparaître que, par rapport à leurs homologues non migrants, les travailleurs migrants étaient moins susceptibles d’avoir recours aux services de santé et qu’ils avaient un risque plus élevé de lésion professionnelle. Il ressort en outre des éléments disponibles que beaucoup, parmi les 169 millions de travailleurs migrants dans le monde, occupent des emplois salissants, dangereux et exigeants et qu’ils sont plus exposés au risque d’accidents du travail, de lésions professionnelles et de problèmes de santé liés à leur emploi que leurs homologues non migrants. Cette situation est d’autant grave qu’ils n’ont souvent qu’un accès restreint aux services de santé.

Le rapport a mis en évidence de profondes lacunes dans les données et les systèmes d’information sanitaire en ce qui concerne la santé des réfugiés et des migrants. En effet, bien qu’il y ait pléthore de données et d’éléments probants, ceux-ci sont fragmentés et ne permettent pas de comparaisons entre les pays et dans le temps. Même s’il est parfois possible d’identifier ces populations mobiles dans les ensembles de données mondiaux servant au suivi des ODD, les données sur la santé sont souvent absentes des statistiques migratoires et les variables constituant le statut migratoire n’apparaissent généralement pas dans les statistiques sanitaires. Il est donc difficile de déterminer et de suivre les progrès des réfugiés et des migrants au regard des ODD liés à la santé.

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