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"Migrants", un album du chanteur et guitariste cap-verdien Mario Lucio

"Migrants", un album du chanteur et guitariste cap-verdien Mario Lucio

« Les migrations sont le fil conducteur de mon album. » Attablé devant un thé vert, dans un café du 14e arrondissement de Paris, le chanteur et guitariste Mario Lucio, tout vêtu de blanc, raconte à Patrick Labesse pour le journal Le Monde la genèse de sa nouvelle production. Son album Migrants renvoie à l’histoire de l’épopée humaine, « celle de déplacements commencés il y a soixante-cinq mille ans », explique-t-il. Quand il fallait trouver des terres où il y avait de l’eau, des climats moins froids.

C’est un disque dans lequel des rythmes et styles du Cap-Vert – funana, morna, coladeira, tabanka… – « sont dilués dans les esthétiques musicales que les migrations ont rendues possibles ». Pour le musicien, les migrations ont permis l’épanouissement d’une diversité. Ainsi en est-il aussi de la créolisation, rappelle le chanteur métis, un processus né en partie de la rencontre de deux migrations, « l’une volontaire, celle des Européens, en quête d’un nouveau monde, et celle forcée des hommes esclavagisés ». Elles ont aussi débouché sur une autre honte, déplore Mario Lucio : celle qui voit tous les jours des enfants, des femmes, des hommes perdre la vie au fond de la Méditerranée ou de l’Atlantique.

Chanteur, musicien, écrivain, Mario Lucio est à coup sûr l’un des auteurs de chansons les plus prolifiques de la République du Cap-Vert, dont il fut ministre de la culture (2011-2016). Né à Tarrafal, en 1964, dans le nord de l’île de Santiago, il revendique l’écriture de plus de six cents titres. Seuls moins de la moitié ont été enregistrés par lui, mais aussi par une kyrielle d’artistes de l’archipel lusophone. De Cesaria Evora à Mayra Andrade, en passant par Nancy Vieira, Lura ou encore Lucibela − également au programme de cette première soirée du festival, avec la Portugaise d’origine cap-verdienne Carmen Souza.

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