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Pour contrer la pénurie de main d'oeuvre, des pays européens assouplissent les règles sur l'immigration

Pour contrer la pénurie de main d'oeuvre, des pays européens assouplissent les règles sur l'immigration

À la sortie de la crise sanitaire du coronavirus, plusieurs pays européens se retrouvent face à de fortes pénuries en main-d’œuvre. Plusieurs secteurs en souffrent, notamment en Espagne ou en Italie, qui prévoient de prendre des mesures à même d’assouplir la loi sur l’immigration.

(VVA - Merzouk A.) - En tourisme, en agriculture ou encore en restauration, plusieurs secteurs en Europe font face à des difficultés pour retrouver du personnel compétant, mais aussi disponible, pour reprendre l’activité, notamment avec l’amélioration des conditions sanitaires. La semaine dernière, cinq pays membres de l’Union européenne, à savoir l’Italie, l’Espagne, la Grèce, Chypre et Malte, se sont réunis à Venise pour aborder la question migratoire. Visiblement, ces pays comptent continuer leur lutte contre l’immigration clandestine tout en favorisant les voies légales d’immigration.

La Grèce et l'Espagne favorables à une immigration contrôlée

La question de la main-d’œuvre revient à chaque fois dans les discours des responsables de ces pays. C’est ce qu’a abordé le ministre grec des Migrations et de l’Asile, Notis Mitarachi, lors de son intervention à la réunion. « Tout en poursuivant la lutte contre l’immigration clandestine et les passeurs, nous sommes tout à fait favorables à la multiplication des voies légales d’immigration vers l’Europe », a-t-il déclaré.

Ainsi, il explique que ces pays œuvrent pour des « coopérations avec les pays d’origine, en offrant plus de possibilités de permis de travail en échange d’une meilleure coopération au niveau des retours ». L’Espagne veut assouplir la loi sur l’immigration En Espagne, plusieurs secteurs sont menacés, ce qui met en péril l’activité économique en entier. Dans ce sillage, les autorités espagnoles prévoient d’annoncer des mesures facilitant l’Immigration, afin de faire face à la pénurie de personnels.

Selon ce qu’a rapporté le média Marianne, le ministre de la Sécurité sociale et de l’Immigration, José Luis Escriva, envisage d’assouplir la loi sur l’immigration. Une mesure qui vise à « recruter des travailleurs étrangers sans papiers ». Cependant, il ne s’agit nullement d’une régularisation massive comme ce fut le cas en 2008. Mais plutôt d’une régularisation « qui se fera à la carte », indique-ton encore. Autrement dit, ce sont les immigrés qui se forment dans des secteurs qui expriment des besoins en personnels qui obtiendront des papiers. Les secteurs concernés sont, entre autres, l’hôtellerie, la restauration, la construction, le transport, l’agriculture… les étudiants pourront également transformer leurs permis de séjours d’étude en permis de travail d’une durée déterminée.

Pourtant, le taux de chômage n’arrête pas de grimper ; pas moins de 13,7 %, soit l’un des taux les plus élevés à l’Union européenne. Le patronat espagnol parle de quelque 109 000 postes sont à pourvoir à travers tout le pays.

L’Italie prévoit d’augmenter les quotas d’immigration légale

Dans le même sillage, l’Italie prévoit également d’augmenter les quotas de permis de travail pour les migrants légaux, rapporte ce mercredi 8 juin le site schengenvisainfo.com. En effet, les autorités italiennes ont décidé d’autoriser un total de 75 000 personnes en 2022. En effet, le décret italien de 2022 sur les quotas d’immigration légale aura environ 5 000 postes de plus par rapport à l’année dernière, selon la même source. « 75 000 personnes seront autorisées à arriver en Italie pour y travailler dans le cadre des quotas d’immigration légale », a déclaré la ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese. Tout comme l’Espagne, l’Italie fait également face à un manque de maind’œuvre. La ministre a, en effet, expliqué que l’augmentation des quotas d’immigration régulière par le « manque de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité économique ». À ce propos, elle a fait état de la signature d’un accord entre le ministère du Travail et les organisations patronales du secteur du bâtiment pour faciliter le recrutement de 3000 migrants. Comme autre raison, l’intervenante a souligné que cela est également « lié à la guerre en Ukraine et au risque de voir la crise céréalière entraîner une vague de migrants sans précédent ».

Allemagne : un projet de loi en faveur des demandeurs d’asile

En Allemagne, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser s’apprête à présenter un projet de loi portant sur les demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée, mais qui vivent déjà dans le pays pendant au moins 5 ans, rapporte le magazine allemand “Der Spiegel“. En effet, ces demandeurs d’asile déboutés pourront rester en Allemagne dans l’avenir, une fois le projet de loi approuvé.

Si c’est le cas, les migrants qui vivent en Allemagne depuis cinq ans ou plus avec le permis “Duldung” pourront y vivre légalement pour de bon. Une fois entrée en vigueur, cette loi profitera à 105 000 personnes concernées par cette mesure. Cette catégorie se retrouve actuellement dans une situation d’instabilité, car la décision d’expulsion a déjà été prononcée à leur encontre, mais elle n’est pas validée. Les personnes concernées par le règlement recevraient pendant un an un titre de séjour. S’ils prouvent qu’ils maitrisent la langue et qu’ils peuvent gagner leur vie, ils peuvent obtenir un permis de séjour de longue durée en Allemagne. En même temps, ce projet de loi prévoit l’expulsion des demandeurs d’asile qui ne respectent pas les lois allemandes, dont ceux déjà condamnés.

Merzouk A.

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