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L'attentat du 13 novembre 2015 : la mémoire collective toujours vivace à Metz

L'université de Metz abrite une antenne du programme national de recherche transdisciplinaire « 13-Novembre », qui court jusqu’en 2028.

Jacques Walter, le directeur de l'unité de recherche, précise :

« L’objectif est de comprendre comment se construit la mémoire d’un événement traumatique comme les attentats du 13-Novembre. Pendant plus de dix ans, nous allons essayer de percevoir comment notre rapport à l’événement se transforme au fil du temps.
Nous avons donc une dimension individuelle, soit le souvenir précis et évolutif d’une personne, et une dimension collective dans le sens où il s’agit d’une construction sociale. Les équipes de Paris s’intéressent à ce que nous appelons le “Cercle 1”, c’est-à-dire les personnes sur les lieux des attentats, mais aussi au “Cercle 2”, constitué des personnes aux alentours qui sont intervenues pour soigner, alerter ou réconforter, et au “Cercle 3” qui englobe la couronne parisienne.
Metz, Caen et Montpellier s’intéressent au “Cercle 4”, soit les personnes géographiquement éloignées de l’épicentre mais qui sont reliées médiatiquement ou affectivement à l’événement. Nous nous sommes rendu compte que, dès novembre 2015, les attentats ont catalysé toute une série de discours sur des domaines très différents comme la sécurité, la justice, la mémoire, la souffrance, la mort, l’art ou la mémorialisation. »

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Fauchés au Bataclan, Marie et Mathias restent vivants dans les cœurs des Messins

Marie Lausch et Mathias Dymarski sont morts au Bataclan, à l’âge de 23 et 22 ans, le 13 novembre 2015. Depuis plus de cinq ans, à Metz, leurs parents et amis font vivre la mémoire du jeune couple au travers de moments festifs et solidaires. Au procès des attentats qui s’ouvre le 8 septembre à Paris, ils veulent « soutenir les jeunes qui ont survécu ».

"Nous sommes comme des funambules. Si on regarde devant, on avance pas à pas. Si on se retourne, on tombe". ​Attablé place Jeanne-d’Arc, à Metz (Moselle), Jean-François Dymarski a le regard clair de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Lui et sa femme ont déjà tout perdu. Leur fils unique, Mathias, fauché à 22 ans par les terroristes du Bataclan, ce soir du 13 novembre 2015, est mort aux côtés de sa moitié, Marie Lausch, 23 ans, elle aussi enfant unique.

Assis à côté de Jean-François, Marc Dubois, un des amis de Mathias, a encore du mal à taire sa colère. "Avec Mathias et Marie, ce drame nous a touchés de près. Mais tout le monde aurait pu le vivre de très près. Ces attentats, c’est de la violence aveugle​", lâche-t-il, les dents serrées. Durant des mois, familles et amis ont tourné en boucle des questions sans réponses. Pourquoi une telle tuerie ? Au nom de quoi ou de qui ? Pendant longtemps, j’ai cherché des réponses. J’ai lu des livres. Je suis même allé visiter le Bataclan. Pourquoi y suis-je allé ? Aujourd’hui, je ne cherche plus de réponses. De telles horreurs, ça ne peut pas se justifier​, souffle le père de Mathias qui s’interrompt quelques instants. Les larmes montent. « Mathias m’avait dit un jour : “Rien ne sert de perdre son temps avec les imbéciles. Y’a tellement de gens bien”… ​Il avait raison. »

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