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Le projet d'autonomie du Sahara marocain exposé et débattu à Nancy

L’Association Sahraouie Pour le Projet d’Autonomie et de Développement Durable (ASSPADD) a organisé à Nancy le samedi 17 septembre 2022 une exposition et une journée d’information et de débats.

Cette manifestation a été organisée à l'hôtel Mercure de la rue Raymond Poincaré. La matinée a été consacrée à l’exposition de produits artisanaux du Sahara qui a attiré de nombreux Nancéiens désireux de mieux connaître cette partie du Maroc. Un repas traditionnel saharaoui a suivi pour les invités.

L’après-midi était davantage consacré à l’information et au débat. Une table ronde organisée avec le soutien de Maglor à permis de présenter l’initiative du Maroc pour trouver une issue au problème du Sahara Occidental.  

Une introduction avec Mahjoub Salek, cofondateur du Front Polisario, aujourd'hui partisan de l'autonomie

Dans ses propos d’introduction, Mahjoub Salek, du mouvement « Khat Achahid » a présenté sa perception de la genèse de la question du Sahara occidental et de son développement. Il a notamment insisté sur le rôle de l’Algérie dans cette question politique et territoriale et dont le Front Polisario ne serait devenu aujourd'hui que l’instrument.

« Khat Achahid » ou « la voie du martyr » est issue d’une scission du Front Polisario. Ce mouvement dissident soutient le projet marocain d'autonomie au Sahara occidental et rejette la représentativité du Front Polisario d'aujourd'hui, qu'il considère non représentatif du peuple sahraoui. Par ailleurs, il dénonce les détournements d'aides humanitaires, la corruption, la torture, etc., pratiqués par le Front Polisario et les autorités algériennes, et accuse aussi le Front Polisario d'assassinats, de crimes contre l'humanité.

Son leader Mahjoub Salek, cofondateur du Front Polisario dans les années 1970, accuse le Front de ne pas avoir la « volonté sincère » de trouver un règlement au différend du Sahara, puisqu'il tire profit du statu quo, et dénonce également les conditions inhumaines de vie dans les camps de Tindouf. A Nancy, et au micro de Maglor, il a développé ses motivations pour rejoindre sa patrie et son engagement comme militant.

Une table ronde avec des débats

La table ronde a réuni, autour de Mahjoub Salek, trois experts, dont un intervenait par distance : Jean-Marie Heydt, politologue franco-suisse, Mohammed Mraizika, chercheur au CIORI-Paris, Aicha Douhi, présidente de l’Observatoire international pour la paix, la démocratie, et les droits de l’homme (IOPDHR) à Genève

Les experts ont débattu du contenu du projet d’autonomie du Sahara Occidental, de la question des droits de l’enfant à Tindouf, le dynamisme du développement de la région, tant au niveau de tout le pays marocain et de son ouverture sur l’Europe.

Le public était certes composé de Nancéiens intéressés par la question, mais surtout de militants marocains dont certains sont venus de très loin. Le débat a été passionné par moment, mais a montré que l’assistance est à la recherche d’informations sur les conditions de vie de la population retenue à Tindouf et se pose des questions sur le rôle joué par l’ONU et que certains ont dénoncé « l’inaction ». 

Au terme des trois heures de débat, le sujet n’a pas été épuisé. Il sera donc repris bientôt pour continuer à argumenter le projet qui prévoit une amnistie des actions pour défendre l’intégrité du territoire du royaume marocain.

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